Les Jardins de la paix proposent un parcours paysager unique sur les sites emblématiques du souvenir de la Première Guerre mondiale. Conçus par des paysagistes des pays belligérants, leur aménagement pose toutefois des enjeux environnementaux, la terre de ces territoires étant toujours polluée par le conflit.
La Première Guerre mondiale a imprimé, comme aucun autre conflit avant elle, son empreinte sur les paysages et l’environnement. Dans le Nord-Est de la France, mais aussi en Belgique, les champs, les arbres et les sols sont durablement marqués par les combats de la Grande guerre. Ce conflit mondial dans lequel ont pris part une vingtaine de pays – et tout autant de colonies – a également profondément meurtri ces territoires. Les dizaine de milliers de croix parsemant les terres de ces régions rappellent que cette guerre a fait vingt millions de mort·es.
Cent quatre ans après l’armistice, parvenir à célébrer la paix dans ces lieux qui ont vécu tant de souffrance est l’objectif que s’est fixé en 2018 l’association Art & jardins Hauts-de-France. Baptisé « Jardins de la paix », le projet conçu à l’occasion du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale en partenariat avec la Région Hauts-de-France, la Mission du centenaire et le ministère des Armées, façonne un parcours paysager unique sur les sites emblématiques du conflit.
Une approche différente de la mémoire
Tout le long de la ligne de front, en Belgique, mais aussi en France – dans les Hauts-de-France et dans le Grand-Est – les paysagistes et architectes originaires des pays belligérants sont invité·es à imaginer des jardins à proximité des lieux de mémoire. Après avoir choisi ces sites, l’association lance pour chaque jardin un appel à projet international. Puis un jury sélectionne les lauréat·es, deux minimum par jardin.
L’aménagement de ces lieux pose des enjeux environnementaux particuliers, la guerre ayant pollué durablement les écosystèmes. « N’importe quelle parcelle a été touchée, on retrouve toujours régulièrement des morceaux d’obus dans la terre, explique Nathalie Vallée, directrice de projet au sein de[…]