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René Pilato dans le train en direction de l'Assemblée nationale © Camille Pineau

René Pilato, nou­veau dépu­té LFI : « On va se mettre der­rière les syn­di­cats pour les aider à mobi­li­ser davantage »

Élu fin janvier à la suite de l'élection partielle de la première circonscription de Charente, René Pilato a fait sa rentrée parlementaire la semaine dernière. Avec la discussion du projet de loi sur la réforme des retraites, le nouveau député La France insoumise (LFI) est directement plongé dans le grand bain politique. Causette l'a croisé dans le train en direction de l'Assemblée nationale.

Causette : Vous venez d'être élu dans un contexte de défiance vis-à-vis de la réforme des retraites. Comment envisagez-vous vos premiers pas en tant que député ?
René Pilato : Mardi dernier, j'étais à Angoulême, ma ville natale, pour manifester. Pour mon arrivée à l'Assemblée nationale, je suis serein. Je vais être encadré par des députés qui sont aguerris. On est 75 maintenant, donc je leur fais totalement confiance pour me mettre dans le bain. Je vais me caler sur leur agenda, vu que j'arrive en retard à cause des élections partielles. Après, dans les niches parlementaires, je verrai si je peux apporter quelque chose de particulier. Et puis mon élection est comme un signal envoyé à la Macronie en accord avec les sondages [Pourtant, lors des élections partielles le même jour dans la deuxième circonscription de la Marne, la députée Renaissance Laure Miller a battu la députée Rassemblement national sortante, Anne-Sophie Frigout, ndlr].

Quelle est selon vous la tactique à adopter désormais face à la fermeté du gouvernement sur le report de l'âge de départ ?
R.P. : On a un gouvernement qui passe en force tous les budgets, notamment celui de l'État et de la Sécurité sociale. On nous accuse de ralentir le projet de réforme des retraites. Eh bien oui, on va tout faire pour la ralentir et même faire capoter le projet. On va faire le travail nécessaire à l'Assemblée, mais aussi dans la rue. On va se mobiliser, se mettre derrière les syndicats, on va les aider à mobiliser davantage. Je pense qu'avec le 47.1 [Il s'agit d'un article de la Constitution qui ne peut être utilisé que dans le cadre des projets de financement de la sécurité sociale, dans lesquels s'intègre la réforme des retraites, et qui permet d'accélérer l'examen du projet de loi par les député·es et sénateur·rices, ndlr], on devrait être occupé du lundi au vendredi pendant trois semaines.

Faut-il se concentrer sur le sort des femmes, dont le gouvernement reconnaît lui-même qu'elles vont être les grandes perdantes de cette réforme ?
R.P. : C'est terrible que cette réforme pénalise les femmes. Les huit trimestres qui étaient octroyés par enfants sont annulés par le prolongement de l'âge de 62 à 64 ans. Les femmes ont des carrières hachées et elles vont devoir attendre 67 ans pour avoir un taux plein. Elles font des métiers qui sont pénibles, des métiers qui usent leur corps et on leur demande de travailler plus. On a beau raconter ce qu'on veut, donner tous les arguments creux, les femmes sont pénalisées par cette réforme et on va se battre contre.

À lire aussi I Retraites : dans le cortège d'Angoulême, on veut croire que « c’est encore négociable »

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