Boulogne hopital ambroise pare
L'entrée prinicipale de l'hôpital public Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt. ©Ralf.treinen / Wikipédia

Hôpital public : quatre syn­di­cats de psy­chiatres appellent à une grève

Les syndicats dénoncent un « abandon de la psychiatrie publique », des conditions de travail déplorables et un manque d’effectif. Pour favoriser les recrutements, ils et elles défendent une augmentation de « 20 % à 25 % » des salaires.

Après les urgences cet été puis la pédiatrie cet automne, c’est au tour de la psychiatrie publique de se mettre en grève. Quatre syndicats de psychiatres hospitaliers - l'Intersyndicale de la défense de la psychiatrie publique (IDEPP), le Syndicat des psychiatres d'exercice public (SPEP), le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) et l'Union syndicale de la psychiatrie (USP) - appellent à une journée de mobilisation et de grève ce mardi 29 novembre contre « l’’état de délabrement » de leur profession. « La discipline psychiatrique continue de traverser une crise sans précédent et ce, dans un silence assourdissant des tutelles », ont dénoncé les quatre syndicats du secteur dans un communiqué commun, qui indiquent se donner rendez-vous dès 11 heures devant le ministère de la Santé pour réclamer « un Ségur spécifique ». En régions, d’autres mobilisations sont prévues devant les Agences régionales de santé ou « dans chaque hôpital concerné », annoncent les syndicats.

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Depuis plus de deux ans, la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a mis en lumière la crise d'un secteur déjà au bord de l'effondrement, alertent-ils. « Aujourd'hui, nous pouvons parler d'abandon de la psychiatrie, de ses professionnels et de ses patients », poursuivent les syndicats qui avaient déjà organisé une journée de mobilisation le 28 juin dernier.

Plus de moyens 

L’objectif de cette nouvelle mobilisation est d'obtenir davantage de moyens financiers, humains et matériels. D'améliorer leurs conditions de travail abîmées par le manque de lits et les fermetures régulières de Centre-médico-psychologiques (CMP), faute de personnels. Une situation qui « touche aujourd’hui cinq établissements hospitaliers sur six », selon le communiqué intersyndical et qui se répercute sur la prise en charge des patient·es. « Nous n’avons plus la capacité de soigner comme on voudrait », déplore le docteur Norbert Skurnik, président de l’Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp) auprès de l’AFP. Selon ce psychiatre, faute d’accueil, « rien qu’en Ile-de-France, 60 000 à 70 000 personnes, dont au moins 60 % sont des malades mentaux, errent en dehors de toute institution et de tout domicile ».

Une carence de personnel expliquée par le manque d’attractivité de la spécialité auprès des jeunes internes, déplore le docteur Skurnik, citant le chiffre de cent internes à répartir en région parisienne, « là où il en faudrait 150 ». Pour favoriser les recrutements, les professionnel·les, demandent une augmentation de « 20 % à 25 % » des salaires des psychiatres hospitaliers, sous forme de primes de pénibilité.

Plus d’un an après sa présentation, le plan annoncé par Emmanuel Macron à l’issue des assises de la psychiatrie organisées en septembre 2021, avec à la clé la création de 800 postes dans les CMP, est aujourd’hui jugé insuffisant par la profession. « Ce n’est qu’un petit pas », souligne le docteur Rachel Bocher, présidente de l’Intersyndicat national des praticiens d’exercice hospitalier (INPH). Devant le Sénat, à la mi-novembre, le ministre de la Santé François Braun avait reconnu que « les personnels de psychiatrie exercent dans des conditions difficiles », et promis qu’un bilan serait tiré « très prochainement » des assises organisées en septembre 2021.

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