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Adrien Quatennens au micro de BFM-TV, le 14/12/22. ©Capture d'écran BFM-TV.

Adrien Quatennens compte reve­nir à l’Assemblée « dès le mois de jan­vier », mal­gré sa condam­na­tion et sa sus­pen­sion de LFI

Invité mer­cre­di soir au micro de BFM-​TV au len­de­main de sa condam­na­tion pour des « vio­lences » sur son épouse et de sa sus­pen­sion du groupe par­le­men­taire LFI pour quatre mois, le dépu­té du Nord a tenu à dire « [sa] part de véri­té »

Adrien Quatennens compte bien faire fi de sa sus­pen­sion du groupe par­le­men­taire de La France insou­mise (LFI). « Je n’ai tué per­sonne, je n’ai vio­lé per­sonne, je n’ai pas de sang sur les mains », s’est-il défen­du sur BFM-​TV, mer­cre­di soir, après sa condam­na­tion à quatre mois de pri­son avec sur­sis pour « vio­lences » sur son épouse Céline Quatennens. Le dépu­té du Nord compte bien reve­nir sur les bancs de l’Assemblée natio­nale « vrai­sem­bla­ble­ment dès le mois de jan­vier », a‑t-​il affir­mé, mar­te­lant ne pas être « un homme violent ». Adrien Quatennens a pré­ci­sé que son retour dans l’hémicycle du Palais Bourbon se ferait en tant que « non-​inscrit », c’est-à-dire qu’il ne serait ni membre ni appa­ren­té à un groupe par­le­men­taire, puisqu’il a été exclu mar­di 13 décembre et pen­dant quatre mois du groupe LFI-​Nupes, soit jusqu’au 13 avril 2023. Un retour d’ailleurs condi­tion­né du sui­vi d’« un stage de res­pon­sa­bi­li­sa­tion sur les vio­lences faites aux femmes »

Cette déci­sion a pro­vo­qué des remous au sein de la Nouvelle Union popu­laire éco­lo­gique et sociale (Nupes). Plusieurs par­le­men­taires, à l’image de Sandrine Rousseau (EELV), ont ain­si récla­mé la démis­sion pure et simple d’Adrien Quatennens de son man­dat de dépu­té. « Si je démis­sion­nais demain, ce serait un pré­cé­dent assez dan­ge­reux qui ouvri­rait à l’instrumentalisation de la vie pri­vée en poli­tique. Il y a 577 hommes et femmes à l’Assemblée natio­nale, pas sur-​femmes et sur-​hommes, mais qui peuvent faire des erreurs », a‑t-​il affir­mé de son côté, au micro de BFM-​TV. « Je res­pec­te­rai la déci­sion col­lec­tive qui a été prise dans un cadre démo­cra­tique […] qui est de faire en sorte que je ne puisse pas sié­ger sur leurs bancs pen­dant une période de quatre mois avant de les réin­té­grer », a expli­qué le dépu­té réaf­fir­mant ensuite « [son] inten­tion d'y retour­ner ». « Je demande sim­ple­ment la pro­por­tion et je sou­haite sim­ple­ment pou­voir reprendre une acti­vi­té par­le­men­taire nor­male », a lan­cé le député. 

Déballage intime 

Au fil de l’interview, Adrien Quatennens s’est employé à racon­ter « [sa] part de véri­té » sur cette affaire qui secoue la classe poli­tique depuis la mi-​septembre et la révé­la­tion par Le Canard enchaî­né d’une main cou­rante dépo­sée par la femme du dépu­té. Dès les pre­mières minutes, l’élu nor­diste est d’ailleurs entré dans les détails de sa vie intime – indi­quant suivre une « thé­ra­pie » depuis plu­sieurs semaines – puis de ceux de sa vie de couple et de ses dif­fi­cul­tés. « J’ai ren­con­tré celle qui sera mon ex-​femme en 2008, j’étais étu­diant. J’ai ren­con­tré quelqu’un au pas­sé dou­lou­reux, il a fal­lu être une épaule, je l’ai aidée pen­dant des années pour l’accompagner, puis nous avons trou­vé une forme de quié­tude et nous nous sommes mariés en 2014 », a‑t-​il ain­si racon­té, avant de par­ler de la « vie poli­tique » comme une « broyeuse de la vie per­son­nelle ». Il s'est ensuite entre­pris à des­si­ner les contours d’une rela­tion conju­gale ora­geuse à par­tir de 2019. Adrien Quatennens a par exemple expli­qué qu’il devait son­ner à la porte de son domi­cile pour pou­voir y entrer. Il a éga­le­ment répé­té devoir, à cette époque, se rendre aux évé­ne­ments fami­liaux en « père céli­ba­taire, alors que la vie conju­gale avait repris ». 

Lire aus­si l 208 000 vic­times : les vio­lences conju­gales en hausse de 20% en 2021

S’il a ensuite expri­mé des regrets à pro­pos de la gifle don­née à son épouse en assu­rant ne pas la « mini­mi­ser », Adrien Quatennens s’est avant tout employé à faire entendre sa ver­sion des choses. « Il n’y a pas eu ces scènes de vio­lences répé­tées qu’elle décrit », a‑t-​il notam­ment mar­te­lé, fai­sant réfé­rence au com­mu­ni­qué de son épouse, envoyé mi-​novembre à l’AFP, qui évo­quait des « vio­lences phy­siques et psy­cho­lo­giques », des « colères » et des « crises » exer­cées depuis « plu­sieurs années » par son mari. C'est l'unique prise de parole de Céline Quatennens depuis le début de l'affaire.

Adrien Quatennens est éga­le­ment reve­nu sur la plainte en dif­fa­ma­tion dépo­sée hier par le ministre de l’Intérieur. Dans un entre­tien à La Voix du Nord dif­fu­sé mar­di 13 décembre, Adrien Quatennens avait dénon­cé un « lyn­chage média­tique inédit », « direc­te­ment orches­tré depuis le minis­tère de l'Intérieur » selon « plu­sieurs sources concor­dantes ». « Je m'étonne que le ministre de l'Intérieur n'ait pas mieux à faire que de por­ter plainte contre moi », a‑t-​il décla­ré sur BFMTV. « Peu importe qui a fait ça [les fuites de la main cou­rante dépo­sée par son épouse, ndlr], cela s'appelle de la vio­la­tion de l'instruction au pré­ju­dice d'une vic­time », a‑t-​il poursuivi. 

Lire aus­si I #RelèveFéministe : un col­lec­tif de mili­tantes réclame la démis­sion d'Adrien Quatennens de son man­dat de député

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