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© Christian Bowen / Unsplash

Pas de hausse glo­bale du risque de can­cer pour les enfants né·es sous PMA, selon une vaste étude

Une des plus grandes études menées à ce jour sur le sujet montre que les enfants né·es après une assistance médicale à la procréation (AMP) ne développent pas plus de cancer que les autres, sauf pour la leucémie où un très léger risque supplémentaire a été observé.

Les enfants né·es après une assistance médicale à la procréation (AMP) ne développent pas plus de cancer que les autres, souligne ce vendredi 3 mai une étude qui porte sur plus de 8,5 millions d’enfants né·es en France entre 2010 et 2021, l’une des plus grandes menées à ce jour sur le sujet. Des scientifiques de l’Inserm et du groupement d’intérêt scientifique EPI-Phare (ANSM/Cnam), rejoint·es par des expert·es de la procréation médicalement assistée (PMA), ont publié leurs résultats dans la revue Jama Network Open.

L’idée était de comparer le risque de cancer des enfants conçus sous PMA à celui des enfants conçus de façon naturelle. “Les techniques de PMA sont assez récentes et de nombreuses études ont montré jusqu’ici des résultats assez hétérogènes, il fallait compléter les informations existantes”, a indiqué Rosemary Dray Spira, épidémiologiste et directrice adjointe chez EPI-Phare.

Les scientifiques ont exploité les données du Système national des données de santé. Parmi la cohorte suivie, jusqu'à un âge médian de 6,7 ans, figuraient 260.236 enfants (3%) conçu·es par AMP. Au cours de ce suivi, 9.256 enfants dont 292 conçu·es par AMP ont développé un cancer. Le risque de cancer, tous types confondus, n'était pas plus élevé chez ces enfants que chez celles et ceux conçu·es naturellement, relève l'étude.

Une légère hausse du risque de leucémie

Toutefois, “une légère augmentation du risque de leucémie a été observée” chez les enfants conçu·es via une fécondation in vitro (FIV). “Sur 20 000 enfants entre 0 et 10 ans, environ 10 seront atteints d’une leucémie dans la population générale ; d’après notre estimation, pour les enfants nés par FIV, on en aura entre 13 et 14, le risque supplémentaire est donc très rare, a souligné Rosemary Dray Spira.

Pour le moment, les scientifiques ne sont pas en mesure d'expliquer si la légère hausse observée est "liée aux techniques de l'AMP elles-mêmes, aux facteurs d'infertilité parentaux ou au cumul des deux", a reconnu Patricia Fauque, responsable du Centre d'AMP de Dijon.

L’identification des mécanismes sous-jacents de cette augmentation devra faire l'objet de nouvelles recherches, ont reconnu les deux chercheuses. "Notre préoccupation est de comprendre de mieux en mieux les déterminants de la survenue de ces cancers", a enfin affirmé Jacqueline Clavel, directrice de recherche Inserm.

À lire aussi I Les cancers frappent de plus en plus les moins de 50 ans

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