Pourquoi « Mort aux femmes nues », polar bur­lesque de Gypsy Rose Lee, a méri­té le Prix du Masque étran­ger 2021

Ce best seller publié en 1950 par la star du strip-tease du Broadway d'après guerre vient d'être réédité en France, pour notre plus grand plaisir.

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Gypsy Rose Lee a écrit son premier roman policier sur son lieu de travail : les loges d’un théâtre de burlesque, à Brodway. Elle est alors la star du strip-tease, un art dont elle a elle-même revu et modernisé les règles. Brillante, marrante et déterminée, Gypsy Rose écrit comme elle mène sa vie : tambour battant. Entre deux pots de far blanc et trois cache-sexe à paillette, elle rédige son polar, « Mort aux femmes nues » , en s’inspirant directement de ce qu’elle voit, et c’est du pittoresque ! Danseuses nues et délurées, chanteuses à voix et à secret, comiques, filous et gangsters tiennent les premiers rôles. Sans compter tout le petit peuple des cabarets de l’époque, souffleurs, accessoiristes et même un semi-fantôme qui vit dans les cintres.

On y découvre les mœurs et le quotidien de ces artistes qui vivent de leur truc en plumes. Gypsy Rose Lee décrit avec crudité la condition de ces femmes, exploitées, mal-aimées, méprisées. Mais la plus part ont un sacré tempérament (et pas mal de goût pour le whisky) qui leur permet de se tailler une vie pas trop rude. L’intrigue du roman commence sur un air de scandale, quand la « Princesse Nirvana », douteuse aristocrate russe mais véritable effeuilleuse, décide de corser son numéro en finissant vraiment à poil. Sans le triangle de tissu réglementaire qui couvre habituellement et judicieusement l’anatomie de ces dames. Elle fait un triomphe, qui d’un coup d’un seul, relègue les autres danseuses au rang de « seconds rôles ». La révolte gronde dans les rangs de la troupe lorsqu’un meurtre sanglant va brutalement rebattre les cartes. Et ça n’est que le premier…

En France, traduit par Léo Malet, le livre est publié en 1950 et connaît un beau succès. Le voici qui sort de nouveau aux éditions JC Lattès, et qui rafle illico le Prix du Masque Etranger 2021. Avant de vous précipiter sur ce petit bijou délicieusement truculent, jetez donc un œil au portrait de son autrice, faite du même métal !

Lire aussi l Gypsy Rose Lee : l’incroyable destin d’une Rose effeuillée

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