À une époque où l’alpinisme est une activité exclusivement masculine, Henriette d’Angeville détonne. Habituée, depuis son plus jeune âge, à dévaler les chemins du Haut-Bugey, cette Française aime explorer les versants hostiles. En 1838, elle découvre le mont Blanc et lance une expédition pour vaincre le « toit de l’Europe ».

On l’avait traitée de folle et d’inconsciente, on avait voulu l’en dissuader, mais Henriette d’Angeville n’était pas de ces gens qui s’en laissent conter. Elle voulait aller loin et haut, elle voulait se gaver de montagnes. Elle partirait pour le mont Blanc, un point c’est tout !
En 1838, le 3 septembre à 6 heures du matin, Henriette d’Angeville s’élance de Chamonix, accompagnée de six guides. Au-dessus d’elle, son objectif culmine à 4 800 mètres et des poussières. Elle est d’humeur radieuse. La veille, elle s’est débarrassée de ses pensées funestes en rédigeant son testament. Des badauds accompagnent le cortège du regard. « Temps magnifique – Mines peu rassurées des étrangers – Souhaits de bon voyage des restants, décrira l’alpiniste dans son journal de bord. J’éprouvais une joie intérieure que j’avais peine à contenir ; je sentais mon corps léger ; il n’y avait ni faim ni soif ni chaud ni froid, mais seulement une attraction si forte pour le mont Blanc… »
Son[…]