Megan Rapinoe 2019 Tour
Megan Rapinoe © Wikipédia

Megan Rapinoe, une foot­bal­leuse talen­tueuse qui rayonne aus­si sur le ter­rain du militantisme

Après l'élimination des Américaines en huitièmes de finale de la Coupe du monde de football 2023 ce dimanche, Megan Rapinoe raccroche les crampons après avoir réalisé une brillante carrière avec un palmarès XXL. Icône des luttes féministes, des droits LGBTQI+ et des minorités, la joueuse de 38 ans brille également au-delà des terrains de football.

« C’est la contrepartie de la beauté de ce sport. Ça peut être cruel, et ça n’était pas notre jour. Mais je reste reconnaissante et heureuse. Je sais que c’est la fin, et c’est triste… mais jouer avec cette équipe, pour ce pays, aura été un honneur… » Ces mots sont ceux de Megan Rapinoe après l’élimination des États-Unis (double tenants du titre) face à la Suède, en huitièmes de finale de la Coupe du monde de football, ce dimanche. Autrice d’un penalty raté lors de la séance de tirs au but (4-5) contre les Suédoises, la joueuse de 38 ans tire sa révérence sur une triste note.

Avec son palmarès XXL (championne olympique en 2012 et vainqueur de la Coupe du Monde en 2015 et en 2019 avec les États-Unis, Ballon d’or féminin 2019…), la légende Rapinoe laisse un bel héritage qui restera gravé dans l’histoire du football. Mais l'impact de Megan Rapinoe va bien au-delà de ses performances sur le terrain : elle n’hésite pas à lever le ton pour défendre ses convictions telles que les luttes féministes, des droits LGBTQI+ et des minorités.

Lutte pour une égalité salariale homme/femme

Megan Rapinoe s'est longtemps battue pour obtenir l'égalité salariale femmes/hommes en équipe nationale. Le 8 mars 2019, lors de la Journée internationale des droits des femmes, l’équipe américaine de football décide de poursuivre en justice la fédération américaine de football pour discrimination de genre institutionnalisée. Deux après, la capitaine de l’équipe nationale Megan Rapinoe témoigne, devant le Congrès puis à la Maison Blanche, sur les inégalités salariales entre femmes et hommes, en appelant à agir pour combler les différences encore criantes à tous les niveaux de revenus. En 2022, les Américaines obtiennent gain de cause ! La Fédération américaine de football s'est engagée à l'égalité salariale entre l'équipe nationale masculine et l'équipe féminine.

Défenseure des droits LGBT+

Tout au long de sa carrière, Megan Rapinoe s'est imposée comme une porte-parole incontournable de la communauté LGBTQI+, et surtout pour les homosexuel·les qui n’osent pas s’affirmer dans le sport et dans la société. Avant de partir pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012, la joueuse fait son coming out lesbien dans une interview accordée au magazine Out. « Dans le sport féminin, si tu es lesbienne, il y a de grandes chances pour que ton équipe le sache très vite. C'est un milieu très ouvert d'esprit. Chez les hommes, ce n'est pas du tout le cas. C'est triste », déclare-t-elle dans cet entretien.

Opposée à Donald Trump

Megan Rapinoe a le sens du tacle sur les terrains de foot mais également politique ! Pendant la Coupe du monde féminine de football , elle refuse de chanter l'hymne nationale des États-Unis, en signe de protestation contre le gouvernement de Donald Trump, ancien président américain (2017 - 2021). Elle avait d'ailleurs prévenu qu'elle n'allait pas se rendre à la traditionnelle invitation à la Maison Blanche, en cas de victoire à la Coupe du monde 2019. « Je n’irai pas, je ne vais pas faire des courbettes devant le président qui, clairement, est contre tout ce en quoi je crois », avait-t-elle déclaré au magazine Sports Illustrated en 2019.

Son combat contre le racisme

Lors d’un match du championnat professionnel américain, le 4 septembre 2016, Megan Rapinoe pose un genou à terre lors de l’hymne national des États-Unis. Ce geste politique fait écho à celui de Colin Kaepernick, joueur de football américain qui l’avait réalisé le 1er septembre 2016 pour dénoncer les violences policières à l’encontre des minorités et le racisme aux États-Unis. La prise de position de Megan Rapinoe a suscité de nombreuses critiques : la fédération américaine de football l’écarte plusieurs mois de l'équipe nationale des États-Unis. « En tant qu'homosexuelle américaine, je sais très bien ce que c'est que de regarder le drapeau et de ne pas avoir le sentiment qu'il protège toutes vos libertés. C'était une petite chose que j'étais en mesure de faire et que je compte continuer à faire. En espérant que cela fera parler », expliquait-t-elle à l'agence AP à propos de ce geste. Megan Rapinoe avait aussi affiché son soutien aux manifestations contre la mort de George Floyd et au mouvement Say her name, qui dénonce les violences policières envers les femmes noires.

Désormais à la retraite, Megan Rapinoe continuera d'aller droit au but, mais sur le terrain du militantisme.

Lire aussi l La Badass du mois : Sara Björk Gunnarsdóttir

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