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L'équipe nationale féminine américaine de soccer © Wikimedia Commons

Football : la Fédération US conclut un accord « his­to­rique » pour l’égalité sala­riale femmes-​hommes dans ses sélections

Pour la première fois dans l’histoire du foot, les associations des joueurs et joueuses des sélections américaines se sont accordées avec la Fédération US ce mercredi pour garantir des niveaux de salaires égaux entre les équipes nationales féminine et masculine. Un combat mené par les joueuses depuis des années aux États-Unis, enfin remporté.

« C'est véritablement un moment historique. Ces accords changent ce sport pour toujours ici aux Etats-Unis, et portent en eux l’espoir d’un changement de la profession à travers le monde entier », se félicite Cindy Parlow Cone, présidente de la Fédération américaine de football (le « U.S Soccer ») dans un communiqué de presse publié ce mercredi. Et en effet, ces accords conclus ont tout d’inédit. Ils formalisent à travers deux nouvelles conventions collectives un niveau de salaire égal entre les équipes nationales américaines féminine et masculine de football, pour l’instant jusqu’en 2028. 

Ce deal ne concerne pas que les salaires mais aussi les primes, qui seront identiques pour la sélection des joueurs et des joueuses, « pour toutes les compétitions, y compris la Coupe du monde de la Fifa », précise la présidente. Les frais de participation pour tous les matchs attribués aux joueur·ses deviendront également équivalents, ainsi que les bonus basés sur les performances individuelles. Dans son communiqué, Cindy Parlow Cone soutient qu’avec ces accords, les joueur·ses de l’équipe nationale resteront parmi les mieux payé·es au monde. 

La fin d’années de litiges entre les footballeuses et la Fédération US

Une avancée sans précédent. La présidente de l'association de joueuses (USWNTPA) et défenseuse Becky Sauerbrunn n’a pourtant pas manqué de souligner sur Twitter que « les accomplissements de cette convention collective sont un reflet du travail réalisé par les joueuses de l'équipe nationale sur et en dehors du terrain. »  

En février 2022, la Fédération US de football avait déjà promis aux joueuses qu’un tel accord verrait le jour, notamment suite au recours collectif qu’elles avaient déposé en 2019 contre la politique discriminatoire de la Fédération en matière d’égalité salariale. Des négociations qui leur ont d’ailleurs valu une compensation financière de 24 millions de dollars de la part de l’instance et des promesses de changement enfin tenues.

La bataille judiciaire a été menée de longue haleine, notamment par l'attaquante Megan Rapinoe - star LGBT+ de l’équipe nationale féminine - depuis la première plainte déposée par cinq joueuses, déjà en 2016. À l’époque, la gardienne américaine Hope Solo le disait à sa façon : « Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les joueurs masculins sont plus payés simplement quand ils se pointent que nous quand on gagne des championnats internationaux », rapporte le New York Times. Le constat dépasse largement le seul cas de la Fédération américaine. Comme le rappelle l’AFP, la France a reçu en 2018 une prime de plus de 32 millions d’euros de la Fifa grâce à la victoire de son équipe masculine à la Coupe du monde. Pour les Américaines ? 3,4 millions d’euros octroyés pour le même succès en 2019. 

Pourtant, les joueuses américaines étaient et restent largement la source de profit principale de la Fédération US. L’équipe nationale féminine des Etats-Unis détient le plus de titres de l’histoire du foot chez les femmes, avec quatre médailles d’or aux Jeux Olympiques et autant de victoires en Coupe du monde. Un palmarès bien plus riche que celui de son homologue masculine : pas une place au-dessus de la demi-finale en Coupe du monde… depuis l’année 1930.

Lire aussi : Soccer féminin : le footage de gueule continue

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