S’assurer que l’autre est d’accord, respecter son refus sans insister. Le consentement sexuel est une notion encore loin d’être acquise. Et cela ne vaut pas que pour les hétérosexuels. Les lesbiennes et les bisexuelles peuvent aussi être auteures ou victimes de violences sexuelles. Et sur ce sujet, l’omerta est totale.
Elles étaient en couple depuis un an et demi quand Anaïs1, 24 ans, a été violée par sa partenaire. « Elle a commencé à me mordre, à me faire mal, elle m’avait coincé les mains dans le dos pendant qu’elle me touchait. Il y a aussi eu une pénétration digitale assez douloureuse », se souvient-elle. Sur son ventre et ses cuisses, des marques violacées témoignent de la brutalité de l’acte. Elle a demandé à sa partenaire d’arrêter, en vain. Face à cette personne « beaucoup plus forte physiquement », elle a fini par se résigner. « C’est affreux de dire ça, mais il y a un moment où tu arrêtes de te bagarrer, car tu sais que ça va se passer quand même. »
Une fois chez elle, Anaïs n’a pas réalisé tout de suite ce qu’il s’était passé. D’autant que les deux femmes, féministes, avaient souvent discuté du consentement. Comme beaucoup de victimes de violences sexuelles, elle a d’abord douté d’elle-même. Pour le Dr Muriel Salmona, psychiatre, le cas n’est pas rare. Le fait que l’agresseur ne soit pas un homme plonge ces[…]
- Les prénoms ont été modifiés.[↩]