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Nadia Daam © capture d'écran Arte

Violences en ligne : peine alour­die en appel pour l'un des cybe­rhar­ce­leurs de Nadia Daam

Mercredi 24 août, C. Vidal, qui avait fait appel de sa condamnation en 2019 pour « menace de crime contre les personnes, matérialisée par écrit, image ou autre objet » à l'encontre de la journaliste Nadia Daam a vu sa peine grevée.

Une peine légèrement plus lourde qu'en première instance pour C. Vidal. L'homme qui avait fait appel de sa condamnation, en 2019, pour « menace de crime contre les personnes, matérialisée par écrit, image ou autre objet » à l'encontre de la journaliste Nadia Daam a vu sa peine grevée en appel. Ce mercredi 24 août, le cyberharceleur âgé de 31 ans a été condamné à cinq mois de prison avec sursis probatoire de trois ans, en plus d'une obligation de soins psychologiques et du versement de 4 000 euros de dommages et intérêts à la plaignante pour préjudice moral.

Les faits pour lesquels C. Vidal était mis en cause remontent à 2017. Dans un long message de haine posté sur le forum Blabla 18/25 du site Jeuxvideo.com, le prévenu avait entres autres écrit qu’il « aimerai[t] baiser son cadavre pendant que son mec regarde. » Le texte visait aussi la fille de Nadia Daam, que l'homme menaçait de violer. Cette bile haine et ordurière a été déversée après une chronique radio de la journaliste, dans laquelle elle qualifiait ce forum très peu modéré et sujet à de nombreuses polémiques de « poubelle à déchets non recyclables d’Internet ». Ce sont alors des dizaines d'internautes qui se regroupèrent dans un "topic" créé ad hoc contre la journaliste pour déverser leur haine, leurs menaces et organiser des raids de cyberharcèlement sur ses réseaux sociaux. « J’ai reçu des centaines de messages, des menaces de mort, des photomontages en train de me faire égorger ou violer, avec le nom et l’identité de ma fille », avait-elle raconté lors du procès de 2019.

Un étudiant en philo

A l'issue de cette première audience, celui qui était alors étudiant en philosophie et assistant d’éducation, avait été condamné par le tribunal correctionnel de Rennes à cinq mois de prison avec sursis simple et 2 500 euros pour préjudice moral. Pour justifier son comportement, C. Vidal déclarait alors que cette chronique « a déclenché une forte émotion. Je me suis senti attaqué et sujet à une haine de classe que j’ai trouvée inadmissible sur le coup. » Cette fois, la cour d'appel a estimé mercredi que C. Vidal, dont la personnalité a été jugée « inquiétante », n’a toujours « pas remis en cause son comportement », qu’il assimile « à un droit de réponse ». Son avocat, maître Frédéric Berrien, a affirmé « ne pas exclure fondamentalement un pourvoi en cassation ».

Comme quasi systématiquement dans ces affaires de cyberharcèlement, les conséquences sur la vie de la victime sont très importantes. En ce qui concerne Nadia Daam, elle a dû déménager et changer sa fille de collège puisque la meute été parvenue à trouver les adresses. Côté professionnel, celle qui contribue aujourd'hui à l'émission 28 minutes d'Arte paie là encore le traumatisme de cet épisode de cyberharcèlement : « Je ne travaille plus pareil, ça m’a ôté une partie de ma liberté », avait-elle confié lors du premier procès.

Lire aussi l Pourquoi l'affaire de cyberharcèlement à l'encontre de Léna Mahfouf nous concerne toutes et tous

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