Marcheuse de la première heure, Bérangère Couillard devient la nouvelle ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, à la faveur d'un mini-remaniement officialisé jeudi soir par l'Élysée. Isabelle Rome, sa précédesseure, avait pourtant bénéficié du soutien inédit d'un collectif d'associations et de personnalités féministes.
Montée en grade express. Un an seulement après avoir rejoint le secrétariat d'État chargée de l'Écologie, Bérangère Couillard vient d'être nommée ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, à la faveur d'un mini-remaniement officialisé jeudi soir par l'Élysée. Un cadeau d'anniversaire en avance pour cette marcheuse de la première heure, qui fêtera ses 37 ans ce lundi.
« Honorée de la confiance que m’accordent Emmanuel Macron et Elisabeth Borne. J’ai agi avec beaucoup de conviction à l’écologie. Je porterai avec force la grande cause du quinquennat », a déclaré jeudi soir la native de Rennes depuis les jardins de l'Hôtel du Petit Monaco, qui abrite le ministère chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes, lors de sa passation de pouvoir avec Isabelle Rome, qu'elle a chaudement remerciée.
Cette dernière, respectée et appréciée des milieux associatifs, avait pourtant bénéficié d'une campagne de soutien inédite dans les médias d'un collectif d'associations et de personnalités féministes, demandant à ce qu'elle reste en place pour « bénéficier de la continuité des efforts de cette très compétente magistrate » afin que les femmes ne soient pas « les victimes collatérales du remaniement ». « Les réseaux militants n'ont pas été écoutés, on ne peut pas faire la politique à la place du gouvernement. Mais on va s'atteler à construire une relation de confiance avec la nouvelle ministre et nous lui adressons tous nos vœux de réussite », indique à Causette Yseline Fourtic-Dutarde, co-présidente du collectif Ensemble contre le sexisme, à l'origine de la tribune de soutien à Isabelle Rome.
À lire aussi I Remaniement : un collectif d’associations féministes demande le maintien d’Isabelle Lonvis-Rome à son poste
Engagée contre les violences conjugales
Avant de se lancer en politique, Bérangère Couillard a d'abord travaillé en région parisienne dans le secteur agro-alimentaire pendant plusieurs années, puis dans le Sud-Ouest en tant que directrice régionale d'IKKS. Encartée au Parti socialiste, elle s'est rapidement engagée auprès d'Emmanuel Macron en 2016, après la création d'En Marche.
Élue à deux reprises députée de la 7e circonscription de la Gironde, en 2017 puis 2022, la trentenaire a fait partie de la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale. Elle s'est aussi illustrée pendant son mandat dans la lutte contre les violences conjugales. En 2019, elle a lancé avec son collègue Guillaume Gouffier-Valente, député du Val-de-Marne, un groupe de travail en soutien au Grenelle contre les violences conjugales. Les deux élu·es avaient sillonné la France pour rencontrer associations, avocat·es, juristes, médecins, psychologues et proches de victimes. Une proposition de loi visant à protéger les victimes de violences conjugales avait alors émergé, avant d'être adoptée en janvier 2020. Le texte permet notamment la suspension du droit de visite et d'hébergement de l'enfant mineur·e au parent violent.
Lors de la dernière élection présidentielle, en 2022, la Girondine d'adoption a représenté un relai d'Emmanuel Macron sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle s'était d'ailleurs exprimée dans les colonnes de Causette sur les deux grands axes de l'égalité femmes-hommes défendus par la chef de l'État pendant la campagne, à savoir la santé féminine et l’accompagnement des familles monoparentales. Avec un CV fourni en la matière, Bérangère Couillard semble avoir toutes les armes pour poursuivre le travail engagé par Isabelle Rome. Reste à espérer qu'elle passe plus de temps que cette dernière à ce poste, car comme le soulignent les associations, la stabilité est la condition nécessaire pour l'avancée des droits des femmes.
À lire aussi I Comment Emmanuel Macron entend de nouveau faire de l’égalité femmes-homme la « grande cause du quinquennat » ?
