Numéro deux de la CFDT (Confédération française démocratique du travail) depuis 2018, Marylise Léon est désormais à la tête du syndicat, depuis ce mercredi 21 juin. Elle devient la deuxième femme à prendre les rênes de la Confédération, après Nicole Notat, qui l'a dirigée de 1992 à 2002.
« Elle est capable, avec l’équipe qui sera autour d’elle, d’impulser un nouvel élan. [...] Elle est dynamique, elle a une compréhension du monde du travail qui est forte. » C'est ainsi que l'ancien secrétaire général de la CFDT (Confédération française démocratique du travail) Laurent Berger décrivait, dans le journal Le Monde en avril dernier, sa successeure Marylise Léon. À 46 ans, elle prend la tête du syndicat ce mercredi 21 juin. Elle devient ainsi la deuxième femme à prendre les rênes de la Confédération, après Nicole Notat, qui l'a dirigé de 1992 à 2002. Fin mars, Sophie Binet prenait la tête de la CGT (Confédération générale du travail). À la CFDT depuis une vingtaine d'années, Marylise Léon occupait le poste de secrétaire générale adjointe depuis 2018. Elle était chargée des dossiers stratégiques comme l’assurance-chômage et les relations intersyndicales.
Diplômée d'un DESS de chimie
Marylise Léon est née en 1976 au Mans (Sarthe). Elle ne s'est pas tournée, en premier lieu, vers le monde du syndicalisme mais plutôt vers la chimie. En effet, elle a été diplômée d'un DESS (Diplôme d'études supérieures spécialisées, l'équivalent d'un Master 2 professionnel) en « qualité chimique et biologique des atmosphères ». Après ses études, elle devient responsable sécurité et environnement au sein de plusieurs entreprises puis elle rejoint dans la foulée un cabinet de conseil spécialisé dans la dépollution des usines d'incinération.
Elle y travaille pendant trois ans avant d'intégrer la fédération CFDT de la chimie, juste après l'explosion de l'usine AZF d'agrochimie à Toulouse. Cet évènement l'a énormément marqué : « Ce qui m’a vraiment révoltée et poussée à le faire, c’est ce que j’ai vu : le non-respect des travailleurs et les enjeux de dignité à défendre. » déclare t-elle ce lundi dans le Parisien. Au sein de la fédération CFDT de la chimie, elle est en charge des risques industriels majeurs, de la prévention des maladies professionnelles mais également de la formation des militants sur les risques technologiques.
Son domaine : les risques industriels
Son travail à la CFDT la propulse en 2014 au poste de secrétaire nationale en charge des questions industrielles au sein de la commission exécutive du syndicat. Quatre ans après, elle devient en 2018 la secrétaire générale adjointe de la Confédération aux côtés de Laurent Berger, à la tête de la CFDT depuis 2012. Elle est réélue en 2022. Elle s'occupe alors de la politique d’action du syndicat en matière de développement durable, de responsabilité sociale des entreprises, de politique industrielle et énergétique, de dialogue social et de représentativité.
Les personnes qui l'on côtoyée durant sa carrière soulignent sa pugnacité et ses talents de négociatrices. « Elle a une bonne aura dans la maison, elle a un savoir-être exceptionnel. C'est quelqu'un de bien, qui a du caractère, qui ne va pas se laisser bouffer tous les matins » a confié Laurent Berger au journal Le Monde. Interrogé ce dimanche 18 juin sur Radio J, le ministre du travail Olivier Dussopt a présenté de son côté « une femme dont la connaissance du monde du travail est remarquable ». La nouvelle patronne de la CGT, Sophie Binet, s'est aussi exprimée auprès de l'AFP en décrivant cette dernière comme une personne « franche et efficace ». « Si on n'est pas d'accord, on se dit les choses et si on est d'accord on avance », ajoute t-elle.
Engagée pour les droits des femmes
En dehors de son travail à la CFDT, Marylise Léon pratique le parapente et la course à pied, en passionnée. C'est ainsi qu'elle a d'ailleurs pris part à la Nuit des relais en avril dernier. Un événement sportif organisé par la Fondation des femmes pour récolter des fonds afin de soutenir des projets en faveur de l’égalité hommes femmes et contre les violences.
