Dahbia B., une jeune sdf de 24 ans, a été mise en examen ce lundi 17 octobre pour « meurtre et viol sur mineur de moins de 15 ans avec actes de torture et de barbarie » sur la petite Lola, 12 ans, dont le corps sans vie a été retrouvé dans une malle vendredi soir à Paris.
Elle s’appelait Lola. Vendredi 14 octobre au soir, son corps, sans vie, a été découvert recroquevillé dans une malle en plastique, cachée sous un tas de linge, dans la cour de sa résidence rue Manin dans le XIXe arrondissement de Paris. Le meurtre de cette enfant de 12 ans au visage poupon et aux longs cheveux blonds suscite depuis une vague d’émoi dans tout le pays. Une vague d’émotion qui n’en finit plus de déferler, à mesure que l’on avance dans l’enquête et que l’on apprend les détails sordides de ce meurtre.
Ce lundi 17 octobre, Dahbia B., la jeune femme de 24 ans soupçonnée d’en être l’autrice, a été présentée à un juge du tribunal judiciaire de Paris en début de matinée et mise en examen en fin d'après-midi pour « meurtre et viol sur mineur de moins de 15 ans avec actes de torture et de barbarie ». Dahbia B., qui ne figure sur aucun fichier de signalement, est incarcérée en détention provisoire.
Hommage
Lola est morte par asphyxie, probablement en fin d’après-midi vendredi, après avoir été violée, égorgée et lardée de coups de couteau. Son corps est aussi strié d’inscriptions, des numéros 0 et 1 notamment, laissant place au départ à des rumeurs de trafic d’organes.
C’est une personne sans domicile fixe qui aperçoit la malle, tard dans la soirée de vendredi, et découvre le corps de Lola dans la cour intérieure de cette vaste copropriété bien entretenue, située dans un quartier populaire de Paris, à deux pas du parc des Buttes-Chaumont. Depuis, la cour de l’immeuble s’est couverte de dizaines de bougies, de roses blanches et tout autant de petits mots griffonnés en hommage à Lola et en soutien à sa famille.
Dahbia B., principale suspecte
Vers 15 h vendredi, la mère de Lola, ne voyant pas sa fille rentrer du collège Georges-Brassens situé à deux pas de la résidence, signale sa disparition au commissariat du quartier. Des recherches sont aussitôt entreprises par la brigade de protection des mineurs. Au même moment, le père de Lola visionne l’enregistrement des caméras de surveillance de cet immeuble dont il est le gardien. Sur les images, il constate que sa fille est bien rentrée vers 15 h, mais qu’elle était accompagnée d’une jeune femme plus âgée, qu’il ne reconnaît pas. Cette même jeune fille a été aperçue un peu plus tard dans l’après-midi par un témoin, agitée et en train de déplacer avec difficulté une lourde malle en plastique.
Après la découverte du corps de Lola, la brigade criminelle de la police judiciaire de la Préfecture de police s’est saisie de l’enquête. En quelques heures, les policiers découvrent l'identité de l'inconnue. Il s’agit de Dahbia B., une jeune sdf de 24 ans qui ne travaille pas. Elle est interpellée, dès le lendemain matin, au domicile d’un ami à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) en région parisienne.
Meurtre impulsif ou prémédité ?
Selon les enquêteurs, Dahbia B. n’avait jamais eu affaire à la justice jusqu’à ce jour. Elle présenterait une santé mentale fragile et devrait être soumise prochainement à un examen psychiatrique. Trois autres personnes, deux hommes et une femme, ont également été placées en garde à vue à la brigade criminelle. L’un des hommes, âgé de 43 ans, a également été déféré et devrait être mis en examen dans la foulée. Les deux autres ont été relâchées, sans qu’aucune poursuite ne soit retenue contre elles.
Si la piste du trafic d’organes a rapidement été mise de côté par les enquêteurs, ces derniers n’ont pour l’heure aucune idée du mobile et des circonstances du meurtre. S’agit-il d’un acte violent gratuit et impulsif ? Ou bien d’un assassinat ? Rien n’écarte pour l’heure l’une et l’autre de ces hypothèses.
