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Chrysoula Zacharopoulou sur le plateau de France 24 en février 2023. ©Capture d'écran France 24.

L’enquête pour vio­lences gyné­co­lo­giques visant la secré­taire d'État Chrysoula Zacharopoulou clas­sée sans suite

La secré­taire d’État char­gée du déve­lop­pe­ment était visée par trois plaintes pour viol et vio­lences dépo­sées l’an der­nier. Chrysoula Zacharopoulou exer­çait comme gyné­co­lo­gique à l’époque des faits reprochés.

Dix mois après son ouver­ture, l’enquête visant la secré­taire d’État char­gée du Développement Chrysoula Zacharopoulou a été clas­sée sans suite fin mars pour cause d'infraction insuf­fi­sam­ment carac­té­ri­sée, a annon­cé mar­di 4 avril le par­quet de Paris, rap­porte BFM-​TV. Le par­quet de Paris avait ouvert une enquête en mai 2022, après le dépôt de deux plaintes pour « viol » contre la secré­taire d’État. Une troi­sième plainte pour « vio­lences sans inca­pa­ci­té de tra­vail par per­sonne char­gée d’une mis­sion de ser­vice public » avait été dépo­sée un mois plus tard. Les faits repro­chés avaient eu lieu, selon les plai­gnantes, lorsque Chrysoula Zacharopoulou exer­çait la pro­fes­sion de médecin-​gynécologue spé­cia­li­sée dans le trai­te­ment de l’endométriose. Selon les témoi­gnages des trois plai­gnantes, elle leur aurait impo­sé des tou­chers vagi­naux et rec­taux bru­taux sans leur deman­der leur consen­te­ment. Les anciennes plai­gnantes dénon­çaient éga­le­ment des vio­lences psy­cho­lo­giques ayant émaillé les rendez-​vous médicaux.

Contactée par BFMTV, l'avocate de l'une des trois plai­gnantes indique vou­loir attendre désor­mais de pou­voir consul­ter l'intégralité du dos­sier d'enquête réa­li­sée par la Brigade de répres­sion de la délin­quance aux per­sonnes (BRDP). La plai­gnante envi­sa­ge­rait ensuite, selon la chaîne d’info en conti­nu, de dépo­ser une nou­velle plainte avec consti­tu­tion de par­tie civile.

Lire aus­si I Plaintes pour viol contre Chrysoula Zacharopoulou : les témoi­gnages des deux plaignantes

De son côté, sol­li­ci­té par l’Agence France-​presse, l’avocat de Chrysoula Zacharopoulou, Antonin Lévy, n’a pas sou­hai­té faire de com­men­taire sur l'affaire, indique Le Monde. « Les accu­sa­tions graves à mon encontre, por­tant sur des exa­mens cli­niques médi­caux réa­li­sés afin de diag­nos­ti­quer et de soi­gner la mala­die de mes patientes, sont inac­cep­tables et révol­tantes », avait-​elle décla­ré en juin 2022 dans un com­mu­ni­qué trans­mis par son avocat.

Engagée dans la lutte contre l’endométriose, Chrysoula Zacharopoulou a notam­ment fon­dé en 2015 l’association Info-​Endométriose avec l’actrice Julie Gayet. Elle avait aus­si pré­sen­té le 11 jan­vier 2022 un plan de stra­té­gie natio­nale contre l’endométriose et les dou­leurs mens­truelles à Emmanuel Macron. Elle est entrée à la fin du mois de mai 2022 au gou­ver­ne­ment au poste de secré­taire d’État char­gée du déve­lop­pe­ment, de la fran­co­pho­nie et des par­te­na­riats inter­na­tio­naux auprès de la ministre de l’Europe et des affaires étran­gères, Catherine Colonna.

Lire aus­si I Endométriose : un an après, quel bilan pour la stra­té­gie nationale ? 

Avant d’exercer ses fonc­tions poli­tiques, elle a tra­vaillé à Paris, à l’hôpital Trousseau et à l’hôpital Tenon, sous la direc­tion du méde­cin Émile Daraï. Le pro­fes­seur a lui-​même été mis en exa­men en novembre 2022 pour « vio­lences volon­taires par per­sonne char­gée d’une mis­sion de ser­vice public ». Placé depuis sous contrôle judi­ciaire, l’homme est accu­sé par 32 patientes de pra­tiques vio­lentes. S’il a été démis de ses fonc­tions de chef du ser­vice de gyné­co­lo­gie de l’hôpital Tenon en décembre 2021 après une enquête interne de l’Assistance publique-​Hôpitaux de Paris suite aux accu­sa­tions, il a pu reprendre ses consul­ta­tions pri­vées de gyné­co­lo­gie – celles où le dépas­se­ment d’honoraire est auto­ri­sé – en février dernier.

Mercredi 29 mars, le Comité consul­ta­tif natio­nal d'éthique a émis un avis sur les vio­lences obs­té­tri­cales sur demande de la pre­mière ministre Élisabeth Borne, qui l'avait sai­si en juillet der­nier sur le sujet. Dedans, il liste une série de recom­man­da­tions pour pla­cer au cœur de la consul­ta­tion la notion de consen­te­ment et renou­ve­ler une rela­tion patiente-​gynécologue de fait « asy­mé­trique ».

Lire aus­si I Violences gyné­co­lo­giques : pour le Comité d'éthique, le consen­te­ment des patientes doit être « expli­cite et dif­fé­ren­cié pour chaque examen »

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