Feminicide d Aurelie Langelin a Douai des dysfonctionnements de la police 1222269
Aurélie Langelin ©Capture d'écran BFM-TV

Féminicide d'Aurélie Langelin : Gérald Darmanin ordonne une mis­sion d’inspection du tra­vail des policiers

Une mission d’inspection vient d’être ordonnée, ce 24 janvier, pour constater d’éventuels manquements après le féminicide d’Aurélie Langelin en mai 2021. Les policier·ières étaient notamment intervenu·es quelques heures avant qu’elle ne décède, rouée de coup par son compagnon.

Elle est le 46ème féminicide de l’année 2021. Dans la nuit du 30 au 31 mai, Aurélie Langelin, 33 ans, décède, rouée de coup par son compagnon dans son appartement de Douai (Nord). Un meurtre qui aurait pu être évité « si tout le monde avait fait son travail, en particulier les policiers », dénonçait alors l’avocat de la famille Maitre Legrand, dans une lettre adressée à quatre ministres dont le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux, le 5 octobre dernier - date symbolique car Aurélie Langelin aurait dû fêter son trente-quatrième anniversaire. L’avocat y demandait l’ouverture d’une mission d’inspection générale des services de justice.

Trois mois après l’envoi de cette lettre et un peu plus de huit après la mise en examen du compagnon de la victime pour homicide volontaire par conjoint, la mission d’inspection vient d’être ordonnée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé Le Parisien ce lundi 24 janvier. Elle aura pour finalité de faire la lumière sur « d’éventuels ratés des forces de l’ordre en lien avec le décès de la jeune femme ». Une mission d’inspection calquée sur le même modèle que celle qui a suivi le féminicide de Chahinez Daoud, à Mérignac, début mai. Elle avait permis la confirmation d’une succession de dysfonctionnement des services de police et de justice dans le suivi de l’ex-mari qui a brûlé vive la jeune femme en pleine rue. Elle avait entraîné des sanctions légères à l’encontre de cinq fonctionnaires début janvier.

Lire aussi : Féminicide de Chahinez Daoud : des sanctions légères proposées à l'encontre des policier·ères

Dysfonctionnements judiciaires 

« C’est un très grand soulagement pour la famille », a réagit Maitre Legrand sur Franceinfo, à l’annonce de l’ouverture. Comme les proches de Chahinez Daoud, celles et ceux d’Aurélie Langelin en sont persuadés : les policier·ières auraient pu éviter sa mort. À l’instar du féminicide de Chahinez Daoud, de nombreux dysfonctionnements judiciaires ont aussi été pointé dans celui d'Aurélie Langelin. Notamment « l’absence de prise en compte des nombreuses plaintes qu’elle a pu déposer » à l’encontre de son compagnon ainsi que  « l’absence de remontée des informations aux magistrats ». Mais selon l’avocat, ce qui fait « la particularité de ce féminicide » c’est que les policier·ières de Douai étaient présent·es sur les lieux quelques heures avant que la mère de famille ne succombe à ses blessures. 

Appelé·es par des voisin·es, iels interviennent en effet une première fois pour tapage nocturne. En cause, une forte dispute entre Aurélie Langelin et son compagnon. Arrivé·es sur place, les fonctionnaires de police constatent qu'Aurélie Langelin présente « un hématome à l’œil et semblait sous l’effet de l’alcool tout comme son compagnon », indiquait au mois de juin le procureur de la République, lors d’une conférence de presse. Selon lui, les fonctionnaires de police avaient alors interrogé la victime sur les causes de cette blessure avant de lui proposer une assistance. Cette dernière aurait alors contesté « avoir été victime de violence » et avait « refusé toute assistance de la police secours ».Quelques heures plus tard, ce sont les pompier·ères qui sont appelé·es pour secourir Aurélie Angelin. La jeune femme, couverte d’hématomes et de traces de coups multiples est en arrêt cardiaque. Elle décèdera peu de temps après.

Non-assistance à personne en danger 

La non-intervention des policier·ières représente une « non-assistance à personne en danger » pour l’avocat de la famille. « [Les policiers] constatent manifestement qu’elle est victime de violences et pourtant, ils décident tout simplement de refermer la porte sur elle et sur lui, dénonce Maitre Legrand, dans une interview donnée ce 25 janvier à Franceinfo. Ils écriront le lendemain, ce qui est peut-être le plus scandaleux pour la famille d’ailleurs, qu’en fait, ils n’ont rien fait parce qu’ils n’étaient pas appelés sur place pour des violences conjugales mais pour du tapage nocturne. » 

L’avocat de la famille d’Aurélie Langelin attend, désormais, que cette mission d’inspection, ordonnée par le ministère de l’Intérieur, puisse « faire la lumière exacte sur ce qui s’est passé » et « que des sanctions soient prises si ce qui s’est passé témoigne et détermine l’existence d’éventuelles infractions ».

Lire aussi : Reportage : formation à la lutte contre les violences conjugales des policier·ères de Colmar

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