Une intersyndicale d’enseignant·es a fait part, ce mercredi, au ministre de l’Éducation nationale de sa "vive inquiétude" face aux "pratiques dangereuses" de l’association Parents Vigilants, un réseau proche du parti Reconquête ! d’Eric Zemmour.
Une intersyndicale d’enseignant·es interpellent ce mercredi Gabriel Attal au sujet de l’association Parents Vigilants et réclament "des paroles et des actes sans ambiguïtés face aux menaces que fait peser le collectif Parents Vigilants sur (leurs) collègues et sur l’école" de la part du ministre de l’Éducation. Réseau proche du parti Reconquête ! d'éric Zemmour, l’association Parents Vigilants s’inquiète de "l’effondrement du niveau scolaire en France" et de la "propagande LGBT" ou de la "détestation de la France", de plus en plus présente à l’école selon elle. D’après la lettre adressée à Gabriel Attal par les syndicats, "ce sont les cours ou activités prévues par les enseignants qui sont visés : sorties scolaires, contenus des cours, ateliers et conférences organisées dans les établissements. Les thématiques visées sont toujours les mêmes : la lutte contre les LGBTIphobies, les droits des personnes migrantes, l’éducation à la vie sexuelle et affective".
"Des idées nauséabondes"
Pour justifier de ses inquiétudes, l’intersyndicale (FSU, Unsa éducation, Sud Solidaires, Sgen-CFDT et CGT éduc'action) invoque notamment des "pratiques dangereuses pour [leurs] collègues", "une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école" et exprime sa "plus vive inquiétude". Les organisations pointent également du doigt un colloque de Parents Vigilants qui s’est tenu au Sénat le 4 novembre, organisé à l’initiative du sénateur Stéphane Ravier (Reconquête!). Elles décrivent un "mode opératoire bien identifié" de la part de l’association. "Une personnalité d’extrême droite dénonce sur les réseaux sociaux tel cours ou telle activité, s’ensuit une campagne de harcèlement en ligne, allant parfois jusqu’à la publication du nom et de l’adresse d’enseignants visés et parfois d’un rassemblement devant l’école ou l’établissement", expliquent les syndicats.
Toujours selon la lettre transmise au ministre de l’Éducation, l’association "Parents Vigilants n’a pas caché son intention d’infiltrer les conseils d’école et les conseils d’administration des collèges et lycées, ce qui leur permettra de toucher plus de parents pour diffuser leurs idées nauséabondes et dangereuses, mais aussi de tenter de contrôler les projets pédagogiques". Un agenda qui fait froid dans le dos et pousse l’intersyndicale à interpeller Gabriel Attal et à lui rappeler qu’il a "à plusieurs reprises exprimé [sa] volonté de défendre et protéger les personnels de l’Éducation nationale".