Après l'actrice Judith Chemla, d'autres femmes accusent son ex-​compagnon de violences

L'actrice Judith Chemla a décla­ré le 4 juillet avoir été vic­time de vio­lences conju­gales de la part de son ex-​compagnon. Le média en ligne Madmoizelle révèle ce mer­cre­di les témoi­gnages de quatre autres femmes l'accusant, entre autres, de vio­lences et de harcèlement. 

Lundi 4 juillet, accu­lée par le conflit qu'elle dit subir autour de la garde de leur fille, l'actrice Judith Chemla décide de publier sur Instagram trois cli­chés, datant d'un an aupa­ra­vant, révé­lant des bles­sures au visage qu'elle incombe à son ex-​compagnon, réa­li­sa­teur . Le seul moyen à sa dis­po­si­tion, croit-​elle, pour que cette situa­tion prenne fin. 

Deux jours après, elle décrit, avec émo­tion, sur France Inter, ces faits qui relèvent, selon elle, de vio­lences conju­gales et le har­cè­le­ment qu'elle affirme conti­nuer de subir de sa part. Le 3 juillet 2021, après une repré­sen­ta­tion à laquelle il et elle assis­taient au théâtre du Rond-​Point à Paris, elle assure qu'il lui a jeté un télé­phone ; auquel était accro­chée une bat­te­rie por­ta­tive, au visage. Selon son témoi­gnage, quand les poli­ciers sont arri­vés, le réa­li­sa­teur n'était plus pré­sent. Les membres des forces de l'ordre l'auraient alors encou­ra­gée à por­ter plainte : « Madame, il faut por­ter plainte, parce qu'après c'est le fémi­ni­cide. »

Après avoir por­té plainte, un pro­cès s'est tenu le 7 avril 2022 au tri­bu­nal cor­rec­tion­nel de Paris. Le réa­li­sa­teur a ensuite été condam­né, le 12 mai der­nier, à huit mois de pri­son avec sur­sis pour har­cè­le­ment, vio­lence et vio­la­tion de domi­cile. Le média en ligne Madmoizelle a publié ce mer­cre­di une enquête longue de plu­sieurs mois dans laquelle il a recueilli le témoi­gnage de Judith Chemla mais éga­le­ment de quatre autres femmes qui témoignent de vio­lences phy­siques ou psy­cho­lo­giques, et de har­cè­le­ment qu'elles auraient subi lors de leurs rela­tions avec le réalisateur.

Deux condam­na­tions précédentes

Madmoizelle s'est tout d'abord entre­te­nu avec Marie (le pré­nom a été modi­fié), une femme qui dit avoir eu une liai­son de plu­sieurs mois avec lui, alors qu'il était en couple avec Judith Chemla. C'est son témoi­gnage qui a inci­té la comé­dienne à por­ter plainte. Elle a affir­mé au média en ligne avoir reçu des menaces de la part de son com­pa­gnon de l'époque, par télé­phone. Il lui aurait dit, géné­rant un état de stress chez elle : « Si je ne vois plus mes enfants, je te dégomme, je détruis ta vie. »

Le média en ligne a éga­le­ment reçu les témoi­gnages de trois anciennes com­pagnes du réa­li­sa­teur. Selon Madmoizelle, Lucile a dépo­sé neuf mains cou­rantes et cinq plaintes contre lui entre 2008 et 2012. Elle décrit une rela­tion « conflic­tuelle », des dis­putes « de plus en plus fré­quentes et vio­lentes » et des faits de vio­lence psy­cho­lo­gique lorsqu'elle le quitte. Toujours selon ce média en ligne, il a été condam­né en 2010 à 500 euros d’amende avec sur­sis pour appels télé­pho­niques mal­veillants réité­rés. Puis en 2013 à deux mois d’emprisonnement avec sur­sis, 800 euros en répa­ra­tion du pré­ju­dice moral pour appels télé­pho­niques mal­veillants réité­rés en réci­dive. La comé­dienne Juliet Lemonnier, qui a été en couple avec le réa­li­sa­teur entre 2011 et 2013, décrit elle aus­si des faits de har­cè­le­ment et des pres­sions psy­cho­lo­giques au cours leur rela­tion, affir­mant qu'il aurait essayé de la « contrô­ler ». Auprès de Madmoizelle, concer­nant son com­por­te­ment envers Lucile, le réa­li­sa­teur explique qu'il confon­dait « amour et pas­sion ». Concernant Juliet Lemonnier, il nie tout har­cè­le­ment. Une troi­sième ex-​compagne, actrice, a éga­le­ment affir­mé avoir subi une rela­tion « vio­lente », datant de 2008. Elle le com­pare à un « petit gar­çon », qui sou­haite « exer­cer son pou­voir sur les autres pour affir­mer sa per­son­na­li­té » et n'a « pas de limite ».

Dans un com­mu­ni­qué trans­mis par son avo­cat à Télé-​Loisirs, le réa­li­sa­teur assure avoir eu « honte » de son geste envers Judith Chemla et en avoir « encore honte aujourd’hui ». Il affirme avoir per­du « tota­le­ment le contrôle », en appre­nant avoir été trom­pé par sa com­pagne, et ne sachant pas s'il était le père de l'enfant qu'elle por­tait à l'époque. « Je fais depuis un tra­vail thé­ra­peu­tique sur mes failles, un tra­vail pour me remettre en ques­tion. Je demande par­don publi­que­ment aujourd’hui », a‑t-​il conclu, réfu­tant cepen­dant les accu­sa­tions de son ancienne com­pagne concer­nant une ins­tru­men­ta­li­sa­tion de leur fille.


DROIT DE RÉPONSE 

« L’article paru dans votre publi­ca­tion porte gra­ve­ment atteinte à mon image et appelle, de ma part, les com­men­taires sui­vants : Le res­pect, l'authenticité et le par­tage de valeurs humaines, m'ont tou­jours gui­dé dans mes rela­tions per­son­nelles et pro­fes­sion­nelles. Ces valeurs car­di­nales m'ont per­mis de vivre des rela­tions intimes de confiance et de par­tage, source d'un bon­heur infi­ni. Les allé­ga­tions reprises dans votre article sont dénuées de tout fon­de­ment. Je les conteste for­mel­le­ment et fer­me­ment.

Sur les faits concer­nant Judith : Le télé­phone por­table qui l'a bles­sée, dans un geste de colère, n'a pas été jeté inten­tion­nel­le­ment sur son visage. Je l'ai regret­té. Je le regrette. Je le regret­te­rai tou­jours. Je suis meur­tri et pro­fon­dé­ment déso­lé. J’ai été jugé avec la plus grande fer­me­té pour cela. 

La mère de mon enfant n'a jamais été vic­time de vio­lences conju­gales, comme je me suis déjà expri­mé sur le sujet. Mais aucune de mes com­pagnes n'a jamais reçu de coups. Ce n'est jamais arri­vé. Cela n'arrivera jamais. Je n'ai jamais frap­pé une femme de ma vie. Jamais de ma vie.

Je n'ai jamais cru à la loi du plus fort, ni dans mon couple, ni ailleurs. Je pour­sui­vrai sys­té­ma­ti­que­ment et immé­dia­te­ment toute affir­ma­tion contraire en jus­tice. Voici les véri­tés que nous enten­dons réta­blir ici, qu'une enquête contra­dic­toire aurait cer­tai­ne­ment per­mis de mettre en évidence.

Je ne m'explique pas les rai­sons qui ont conduit à ne pas pro­cé­der à des véri­fi­ca­tions d'usage sur des accu­sa­tions aus­si graves. J'ai donc char­gé mon avo­cat de dépo­ser plu­sieurs plaintes pour dif­fa­ma­tion ain­si qu'une plainte contre X pour faux et usage, dans l'espoir que la lumière soit faite sur l'origine et le récit de ces allé­ga­tions aus­si far­fe­lues qu'infondées. »

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