Alors qu’en France, les candidates transgenres se heurtent encore au mur des sélections régionales, les Pays-Bas a élu, le 8 juillet dernier, Rikkie Valerie Kolle, sa première miss transgenre.
Miss Pays-Bas 2023 s’appelle Rikkie Valerie Kolle, elle a 22 ans et c’est une femme transgenre. Le 8 juillet dernier, pour la première fois dans l’histoire du concours, une femme transgenre a été élue. « C’est irréel, mais je peux m’appeler Miss Pays-Bas 2023. Je suis si fière [que] je n’ai pas les mots pour décrire mon bonheur. Je suis fière de rendre ma communauté fière et de montrer que c’est possible », a réagi Rikkie Valerie Kolle dans un post sur Instagram après la cérémonie.
Mannequin, Rikkie Kolle avait déjà été finaliste, en 2018, du concours Holland’s Next Top Model, qui lui avait valu une renommée importante sur les réseaux sociaux. En 2019, elle participe à un concours de l’agence Elite. Désireuse de « donner une voix » à toutes les personnes dont l’identité sexuelle ne correspond pas aux modèles dominants, elle s’était donné l’objectif de participer à l’élection de Miss Pays-Bas. C’est désormais chose faite.
Participation à Miss Univers
La compétition Miss Univers, créée en 1952 et dans le cadre de laquelle se plaçait l’élection de Miss Pays-Bas, autorise depuis 2012 la participation de femmes transgenres. Avec sa victoire, Rikkie Valerie Kolle se voit ouvrir les portes du prochain concours Miss Univers, qui aura lieu au Salvador. Elle ne sera pas la première femme transgenre à y participer : Angela Ponce, élue Miss Espagne en 2018, ayant tracé la voie.
Rikkie Valerie Kolle a, en tout cas, ouvert la voie en Europe. Au lendemain de l’élection de la jeune femme, la Belgique a annoncé la participation de d’une femme transgenre, Lennie Blockmans, au concours qui aura lieu en février prochain. Preuve qu’il reste cependant encore du chemin à parcourir dans la lutte contre la transphobie : seulement quelques jours après avoir officialisé sa participation à Miss Belgique, Lennie Blockmans est devenue la cible d’insultes et de menaces transphobes.
Et en France ?
En France, les choses bougent lentement. Le concours de beauté poussiéreux de Miss France a ouvert en 2022 la compétition aux candidates transgenres, comme aux femmes mariées et aux plus de 25 ans (!). Andréa Furet, première candidate transgenre du concours, n'a cependant pas été retenue en octobre dernier comme finaliste à l'élection de Miss Île-de-France 2023.
Idem pour Aëla Chanel, qui a participé en février au concours de Miss Isère pour l’élection de Miss France 2024. Si elle n’a pas été élue, elle avait expliqué à France Bleu que sa candidature était « un acte militant ». « Ne serait-ce que pour dire que nous existons et que nous sommes là, que nous sommes valables comme les comme toutes les autres personnes, tous les autres citoyens et citoyennes français », avait-elle déclaré.
