Capture d’écran 2023 07 20 à 15.08.58
Les montres "Pride" de Swatch (©capture d'écran Swatch)

Malaisie : Swatch pour­suit le gou­ver­ne­ment malai­sien pour avoir sai­si des montres aux cou­leurs… de l'arc-en-ciel ?

Le gouvernement malaisien a saisi des montres de la marque Swatch aux couleurs de l'arc-en-ciel, affirmant qu'elles participaient à la promotion des droits LGBTQIA+. L'entreprise a porté plainte.

La firme suisse prend sa revanche. L'agence de presse Reuters a indiqué cette semaine que Swatch a porté plainte, fin juin, contre le gouvernement malaisien, après que ce dernier a saisi des montres de la marque, en mai dernier. Les autorités de la Malaisie avaient alors réalisé une perquisition dans 16 boutiques Swatch du pays, récupérant 172 montres de la marque issues de sa collection « Pride » (« Fierté », en français) arborant, comme le drapeau de la communauté queer, les couleurs de l'arc-en-ciel. Le gouvernement décrit les montres comme « comportant des éléments faisant la promotion des droits LGBT », ce qui pourrait aller contre la loi.

À lire aussi I Homophobie : les vio­lences contre les per­sonnes LGBTQ+ sont en « forte hausse » en Europe

Au sein de cet état d'Asie du Sud-Est, les relations entre personne de même sexe sont interdites et toutes les manières d'exprimer son genre sont criminalisées, rappelle l'ONG Human Rights Watch. Les personnes gays et lesbiennes encourent jusqu'à 20 ans de prison, les personnes trans 3 ans.

« Pas de perturbation de l'ordre public »

Nick Hayek, patron la société suisse, a plaidé sa bonne foi la main sur le cœur, dans un communiqué : «Nous contestons avec la plus grande fermeté que notre collection de montres portant les couleurs de l’arc-en-ciel, et un message de paix et d’amour, puisse nuire de quelque manière ». Le boss de Swatch s'est même demandé, pince sans rire, « comment le ministère de l’Intérieur comptait confisquer les milliers de superbes arc-en-ciel que l’on aperçoit chaque année dans le ciel malaisien ? » Plus sérieusement, dans sa plainte, consultée par l'agence Reuters, la société horlogère affirme que : « Les montres saisies ne sont absolument pas à l'origine d'une perturbation de l'ordre public ou de la morale. Elles ne vont à l'encontre d'aucune loi. » Et d'ajouter, qu'elles ne contenaient pas les lettres « LGBTQ » sur leur bracelet.

À lire aussi I En Ouganda, une loi anti-LGBTQ+ qui prévoit la peine de mort provoque l’indignation

Swatch cherche désormais à obtenir des réparations et à récupérer les montres saisies. Elle affirme également que cela a causé des dommages à sa réputation et que ses affaires sont « sérieusement compromises ». La haute cour de Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie, devait se pencher sur cette affaire ce 20 juillet. Selon le quotidien malaisien The Star, elle sera finalement jugée le 23 août. On espère qu'il y aura ce jour-là un magnifique arc-en-ciel.

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.