Pendant trois siècles, l’Écosse a multiplié les exactions contre les personnes accusées de sorcellerie, faisant plusieurs milliers de victimes à travers le pays. 85 % d’entre elles étaient des femmes. L’avocate Claire Mitchell et l’autrice Zoe Venditozzi militent aujourd’hui pour que des excuses publiques soient présentées par l’État écossais à l’occasion du 8 mars.
Des nuées de touristes se pressent régulièrement dans la charmante vieille ville d’Édimbourg pour moquer les vilaines sorcières lors de démonstrations théâtrales. Durant Halloween, chapeaux pointus, balais et verrues sont légion. Mais, derrière cette image d’Épinal, se cache une dure réalité.
Du XVe au XVIIIe siècle, l’Écosse a mené une guerre redoutable contre la sorcellerie. En pleine panique satanique, plusieurs milliers de femmes en ont été accusées. Une grande partie d’entre elles se sont retrouvées au bûcher, étranglées devant une foule haineuse avant que leur corps ne finisse en cendres, pour avoir, soi-disant, lancé une malédiction contre leur voisin ou à cause de simples rumeurs. Des exactions d’une ampleur unique en Europe et activement soutenues par l’Église. Une période sombre de l’histoire écossaise qui a duré jusqu’à la révocation du Witchcraft Act – la loi qui punit de telles pratiques – en 1736.
Trois siècles plus tard, l’avocate Claire Mitchell et l’autrice Zoe Venditozzi militent pour que justice soit rendue à ces innocentes victimes de féminicides. Les deux activistes écossaises sont à l’origine de la campagne Witches of Scotland, lancée en 2020, pour que l’état gracie à titre posthume les victimes de ces atrocités. À l’instar de la Chambre des représentants du Massachusetts, aux États-Unis, qui a officiellement réhabilité en 2001 les sorcières de Salem, jugées lors de tragiques procès de février 1692 à mai 1693.
Autre demande des activistes : la création d’un mémorial national, comme l’a fait la Norvège, avec le Steilneset Memorial, structure[…]