Quand la communauté queer, gay et lesbienne de New York s’est soulevée et a lancé ce qui est devenu le mouvement « Pride », Sylvia Rivera a lutté pour y inclure les droits des minorités parmi la minorité : les trans, mais aussi les sans-abri et les personnes racisé·es. Elle fut les trois.

Sylvia Rivera aurait pu recevoir la palme de l’intrépide aux yeux de la société new-yorkaise post-années cinquante. Latino d’origine (un père portoricain et une mère vénézuélienne), sans-abri, travailleuse du sexe, drag queen, militante pour « les droits des gays » (c’est comme ça qu’on disait alors) et femme transgenre… difficile de cumuler plus de « tares ». Mais au lieu de l’abattre, son statut de marginale est devenu un carburant pour cette guillerette et infatigable activiste, à qui l’on doit le T de LGBTQI+.
Dès l’enfance, Sylvia détonne. C’est ce qui lui vaut de devoir partir de chez elle à l’âge de… 10 ans et demi. C’était en 1961. Elle répond alors au prénom de Ray. Choix masculin, conformément au genre qui lui a été assigné à la naissance. Son père l’ayant abandonnée et sa mère s’étant suicidée, la petite Ray vit avec sa grand-mère.
N***que la police
Malgré les réprimandes de sa mamie, qui rêve d’en faire un futur mécanicien, Ray se pomponne et se voit coiffeuse. Un jour, « ma grand-mère est rentrée[…]