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Cheyenne et Lola © OCS

Les trois séries à ne pas man­quer cette semaine

Cette semaine, Causette vous propose trois séries à binge-watcher sans modération. Au programme, des matriarches au coeur du Pays Basque, une prodige des échecs déterminée et un voyage en compagnie de deux amies que tout oppose.

Cheyenne et Lola, road-movie chez les Ch’tis 

Cheyenne et Lola. Impossible de rater le clin d’œil : l’asso­ciation dans un même titre de deux prénoms féminins évoque irrésistiblement Thelma et Louise, film cultissime de Ridley Scott. Et pour cause ! Cette nouvelle création d’OCS, signée Virginie Brac, nous embarque elle aussi dans la folle équipée de deux femmes que tout oppose. Sauf que ça se passe aujourd’hui, le long des plages du nord de la France, et que l’intrigue mouvementée a pour toile de fond la crise des migrant·es. Autant dire que si Cheyenne et Lola font la paire, c’est parce que la série qui porte leurs noms est unique. Aussi décalée que féroce.
Voyez ses héroïnes. Cheyenne, tatoueuse à temps partiel, gagne sa vie comme femme de ménage sur les ferries assurant la liaison avec l’Angleterre et rêve de partir en Amazonie pour fuir son braqueur de mari. Lola, elle, vient de débarquer dans le Nord pour suivre son amant. Intelligente malgré ses airs évanescents, elle est convaincue que sa beauté et son manque de scrupules suffisent pour obtenir argent et bonheur. Sauf que non : leur rencontre va d’ailleurs se sceller autour d’un crime. En clair, les deux pépettes antagonistes vont devoir s’entraider tandis que flics, caïds, patrons, époux et ex-petit ami, n’auront de cesse de les entraîner dans un jeu très dangereux…
Vous l’avez compris : Cheyenne et Lola est à la fois une fable sur la tyrannie des hommes et un hymne à l’amitié féminine. Naviguant avec maestria entre polar social, buddy movie et western iodé, ses huit épisodes s’amusent à dynamiter les genres pour mieux déconstruire les stéréotypes (associés aux femmes comme aux prolos). C’est parfois drôle, souvent âpre, et culotté tout le temps. Surtout, ce récit enlevé, jamais victimaire ni misérabiliste, est porté par une troupe de comédiennes jubilatoires, dont Veerle Baetens (Cheyenne), Charlotte Le Bon (Lola) et Sophie-Marie Larrouy (Mégane, sœur boulet de Cheyenne), immenses!

Cheyenne et Lola, de Virginie Brac. Série de 8 épisodes de 54 min, sur OCS depuis le 24 novembre.

Le Jeu de la dame
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Le Jeu de la dame, de Scott Frank.
Sept épisodes de 60 min (environ),
sur Netflix.

La nouvelle série de Scott Frank (Godless) va vous surprendre, qui raconte sur une quinzaine d’années, en pleine guerre froide, le parcours compliqué de Beth Harmon, jeune prodige des échecs. Elle va surtout vous passionner. Son héroïne est peu commune, il est vrai : déterminée à se faire une place de choix dans ce milieu dominé par les hommes, elle doit aussi lutter contre une dépendance à l’alcool et aux médicaments contractée dès l’enfance. Jeu d’actrice remarquable (Anya Taylor-Joy, formidable de nuances dans le rôle principal), écriture dense et audacieuse (les scènes de trip, sous médocs, à l’orphelinat), décors et costumes somptueux, intrigue haletante : ce récit d’apprentissage captive de bout en bout. Et ce, rassurez-vous, quel que soit votre niveau aux échecs ! 

Patria
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Patria, d’Aitor Gabilondo.
Série de 8 épisodes de 60 min,
depuis le 23 novembre sur Canal+.

Une œuvre douloureuse, notamment au vu du contexte actuel, mais aussi une œuvre nécessaire. Cathartique. Patria, adaptée du best-seller de Fernando Aramburu, nous replonge dans les heures sombres du conflit indépendantiste qui a ensanglanté le Pays basque pendant plus de quarante ans. D’une sobriété exemplaire, cette série espagnole (produite par HBO) choisit de démarrer son récit le jour de l’annonce du cessez-le-feu par l’ETA, en janvier 2011. De fait, c’est au processus de paix, lesté de drames, de rancœurs et de lâchetés, qu’elle veut s’intéresser. Jalonnés d’allers et retours entre passé et présent, ses huit épisodes suivent donc la difficile réconciliation de deux familles dans un village déchiré par le terrorisme et le nationalisme. Deux figures de matriarches, irréductibles, impressionnantes, charpentent cette série, profondément humaine in fine

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