Dans son spectacle, Féministe pour homme, l’humoriste déploie son humour bienveillant et son esprit libre avec beaucoup d’amusement.
Causette : Les livres marquants de la « bibliothèque » de vos parents ?
Noémie de Lattre : Le Déclic, de Manara, mal caché dans la « bibliothèque » de mon père ; Le Lion, de Kessel, que je n’ai jamais lu, mais qui trônait dans celle de ma mère.
Les lieux de votre enfance ?
N. d. L. : La maison de ma grand-mère à Villiers-sur-Morin [Seine-et-Marne, ndlr]. La pension où j’ai été mise très jeune et où j’ai revêtu une armure que je peine encore à fendre…
Avec qui aimeriez-vous entretenir une longue correspondance ?
N. d. L. : Mon mec. Parce qu’on ne parle pas assez, jamais assez.
Une grande histoire d’amour avec une personne du même sexe ?
N. d. L. : Ça serait n’importe qui qui me plaît, demain, parce que ça me semble de plus en plus évident ! (Attention ! on est à un doigt du coming out !)
Que faites-vous dans vos périodes de dépression ?
N. d. L. : Des listes. De ce qui va bien et ne va pas, des solutions, de ce que je dois faire et du contenu de mes tiroirs.
Que faites-vous dans vos périodes d’excitation ?
N. d. L. : Des listes. Mes périodes « up » sont tellement intenses que j’ai peur de perdre le contrôle.
Votre remède contre la folie ?
N. d. L. : À votre avis ? LES LISTES !!!!
Vous créez votre maison d’édition. Qui publiez-vous ?
N. d. L. : Des listes ? Non, je déconne. Quoique…
Vous tenez salon. Qui invitez-vous ?
N. d. L. : Que des femmes, je crois. On réfléchirait beaucoup, on rigolerait pas mal et on se toucherait un peu.
Le secret d’un couple qui fonctionne ?
N. d. L. : La seule chose que je sais, c’est que « le couple » ne m’intéresse pas, c’est « l’amour » qui m’intéresse : à deux ou à plusieurs, avec des hommes ou des femmes, exclusif ou pas, etc.
LA chose indispensable à votre liberté ?
N. d. L. : Qu’on ne prétende jamais savoir mieux que MOI ce qui est bon pour MOI (si je me prostitue, si je porte un voile ou une mini-jupe, si je serais plus heureuse avec ou sans enfant…).
Que trouve-t-on de particulier dans votre « chambre à vous » ?
N. d. L. : Trente livres choisis, quarante-cinq carnets utilisés, trente-huit carnets vierges, de l’encre, un mini ours doré, deux Bouddha, quatre Ganesh, un jeton de casino, un vieux collier de ma mère, une Vierge, un ange, une photo de mon père, l’empreinte de mon pouce, un mandala, des chakras autocollants, des souvenirs d’amour, des traces de gloire, des statues de femmes et une bougie. (Il n’aura échappé à personne que j’en ai profité pour faire une liste !)
La plus belle façon de se donner la mort ?
N. d. L. : Je n’ai pas de projet de mort là tout de suite, mais s’il le fallait, ce serait à grands coups de psychotropes.
Vous démarrez un journal intime. Quelle en est la première phrase ?
N. d. L. : « Je suis née femme et je me demande ce que je vais devenir… »
Féministe pour homme, de Noémie de Lattre, à La Pépinière théâtre, à Paris, jusqu’au 31 mars.
