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Les créateurs du podcast : Ovidie et Tancrède Ramonet © Radio France

"Vivre sans sexua­li­té", la série de pod­casts qui repense la place du sexe dans nos vies

Dans une série de podcasts pour LSD, la série documentaire, Ovidie et Tancrède Ramonet démystifient les tabous autour de celles et ceux qui ne font pas l'amour et examinent les conséquence d'une vie sans sexualité.

« A-t-on vraiment besoin de baiser ? » La question est posée sans détour par Ovidie. Pour LSD, la série documentaire, diffusée sur France Culture, la réalisatrice et autrice s’associe au documentariste Tancrède Ramonet. En quatre épisodes, ils vont plonger dans le grand tabou que constitue l’absence de sexualité, dans une société où le sexe est partout. Alors, est-ce vraiment un besoin ? A quoi ressemble une vie sans ? En parallèle de leur travail d’investigation, les deux créateurs du podcast se lancent un défi : pas de sexe le temps que durera leur enquête.

Entre démystification d’idées reçues comme le fameux « syndrome des couilles bleues », des sujets plus tabous et peu souvent abordés sont discutés et enrichis grâce à l’intervention de médecins, de scientifiques, mais surtout des témoignages poignants. Comme celui d'Adeline Béguier, psychologue de formation, atteinte du syndrome d’Ehlers Danlos, qui se confie sur l'importance de l’accompagnement à la sexualité des personnes handicapées et des femmes notamment. En France, le rôle d’accompagnateur·rice sexuel relève de la prostitution, interdite par la loi. Conséquences : les personnes en situation de handicap qui auraient besoin de cette assistance sont condamnées, contre leur volonté, à ne pas avoir de sexualité.

Autre sujet rarement évoqué : la sexualité des prisonnier·ères. Jacques Lesage de la Haye, ancien détenu et psychanalyste, explique l'impossibilité d'une pratique aussi « simple » que la masturbation quand on est enfermé·e dans une cellule. Et des conséquences que cela a sur la santé mentale des détenu·es. Car quand le no sex n’est pas un choix, il peut être vécu comme une violence. Illustration avec les incels, ces hommes qui vivent leur absence de sexualité comme une injustice dont seraient responsable les femmes. Un courant qui connaît, on le sait moins, son penchant féminin : les femcels. Si ces cas sont plutôt marginaux, ils introduisent l'idée que l'abstinence forcée, dans notre société, est loin d'être facile.

C’est d'ailleurs sous cet angle que les épisodes suivants sont abordés : comment l’absence de vie sexuelle est-elle perçue dans la société ? Comment celles et ceux qui sont concerné·es le vivent-ils ? De la journaliste de mode Sophie Fontanel à la créatrice de podcast érotique Olympe de G, en passant par l’autrice Mélanie Fazi, toutes témoignent de la façon dont elles ont radicalement modifié leurs pratiques sexuelles, voire même arrêté d’en avoir. Et comment elles se portent tout aussi bien comme ça. S’amorce en filigrane ce qui sera le sujet du dernier épisode du podcast : l’hétérosexualité et les normes, parfois étouffantes, qu’elle impose aux femmes. L’épisode 4 est ainsi consacré à celles qui ont décidé de « sortir de l’hétérosexualité » qu'elles perçoivent davantage comme un système politique que comme une orientation sexuelle. 

Lire aussi : Le féminisme peut-il nous faire sortir de l’hétérosexualité ?

À travers les études scientifiques, les faits historiques, mais surtout les témoignages, ce podcast instille l'idée que la vie n'a pas à être sexuelle pour être épanouie. 

Ecouter ci-dessous le premier épisode

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