Un mois après la sortie de son éclatant premier roman La Mauvaise Habitude, Causette a rencontré Alana S. Portero, lors d’un bref passage à Paris. L’occasion de découvrir une autrice trans vibrante et entière, qui prend, à 45 ans, le monde des livres par surprise.
Des cheveux rouge feu. De multiples bracelets colorés aux poignets, qui sonnent à chacun de ses mouvements. Un camée, avec le visage d’une femme gravé dessus, accroché à une ample tunique noire. Sans surprise, quand on rencontre l’autrice espagnole Alana S. Portero dans les bureaux de son éditeur Flammarion, l’impression d’être face à un personnage d’un film de Pedro Almodovar, l’une de ses inspirations, est immédiate.
“Ceci est une dame du XIXe siècle”, dit-elle en pointant du doigt le camée. Avant d’ajouter, en se désignant : “Et ça, c’est une bitch [pétasse, ndlr] du XXesiècle !” “Vous pouvez l’écrire, allez‑y”, poursuit-elle dans un grand éclat de rire, face à notre légère hésitation à noter cette phrase dans notre carnet. Tout au long de notre entretien, l’écrivaine de 45 ans se montre entière, se livrant avec humour et intelligence. C’est la première fois qu’elle se rend à Paris. Après une journée passée à déambuler dans le quartier du Marais, elle présente, le soir de notre[…]