Dans son ouvrage "La fin des coquillettes", Klaire fait grr nous donne tantôt envie de graille, tantôt envie de passer le patriarcat à la casserole. Amoureuse de la coquillette et du charme des histoires improbables, l'humoriste, qui a un temps officié dans les pages de Causette, nous raconte l'épopée d'un bouquin plus sérieux qu'il n'en a l'air.
On a besoin de savoir, d’où vous est venu ce concept de tour d’horizon des anecdotes d’ici et d’ailleurs qui a comme point de départ une histoire de mauvaise cuisson des coquillettes ?
Klaire fait grr : En fait, j’ai vraiment le cerveau monté de cette façon. Je suis capable de passer des heures (des jours ?) à m’éclater les yeux à éplucher un recueil d’inhumation du cimetière de Dammarie-les-Lys en 1897 pour savoir où est enterrée la femme mentionnée dans un article de presse sur l’origine de la cuisson au bain-marie. Et de fil en aiguille, ça m’amène à découvrir que la fondatrice de l’alchimie était une femme nommée Marie qui aurait inventé cette cuisson vers le 3e siècle, ce qui me parait assez révolutionnaire à une époque où on utilise encore l’urine comme dosette de lessive et où on se rase au couteau à pain.
Ce livre est le premier où j’ai fait exactement ce que je voulais, et ce que je voulais, c’était voir où me mènerait cette enquête qui a pour point de départ le foirage de la cuisson de mes coquillettes.
Je voulais un point de départ très simple, le plus anecdotique possible. J’entends même un peu flipper mon lectorat, se dire "mais elle va pas VRAIMENT nous faire 200 pages sur le fait qu’elle a raté ses pâtes ??". Si, je vais le faire. Et à vrai dire, je ne sais pas exactement où on va. Mais montez à bord, parce que je vous promets que le voyage vaut le coup.
Est-ce que c’était aussi une manière de donner à voir la façon dont on peut enquêter sur tout et n’importe quoi depuis son canapé ? Un peu comme ces utilisateur·ices de tik tok qui ambitionnent de percer le mystère d’enquêtes pour meurtre et autres disparitions via leur écran ?
K. : À vrai dire, oui, pourquoi pas. De mon côté, j’ai aussi bien écumé quelques bibliothèques poussiéreuses en chair et en os qu’épluché des posts de blogs perdus au fond du web. Toutes les matières m’intéressent,[…]