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© A. Lam / Charlette studio

Léa Drucker : « Le droit au secret est indis­pen­sable à ma liberté »

Elle a reçu l’année dernière le césar de la meilleure actrice pour son rôle dans Jusqu’à la garde. Le 12 février, elle sera à l’affiche de Deux, joli film qui raconte l’histoire d’un amour caché entre deux femmes âgées, dans une petite ville de province. Léa Drucker répond à notre Questionnaire de Woolf.

Causette : Les livres marquants de la « bibliothèque » de vos parents ? 
Léa Drucker : C’était éclectique : il y avait pas mal de BD du côté de mon père, Tintin, Reiser, ainsi que des polars, de James Hadley Chase, Chandler, William Irish, beaucoup de livres sur le cinéma, des livres qui me faisaient rêver, sur l’Hollywood des années 1930…

Les lieux de votre enfance ? 
L. D. : Les îles Chausey, la patinoire de Tours, le cinéma Les Studios à Tours, la place de Clichy et Vire…

Avec qui aimeriez-vous entretenir une longue correspondance ? 
L. D. : Avec Jane Birkin, parce qu’elle me plaît depuis mon adolescence. Elle a ce truc romanesque qui me donnerait envie de lui écrire. Elle est touchante et drôle, intelligente. Son esprit, sa fantaisie, sa douceur, elle est pour moi une jeune cousine de ma grand-mère galloise…

Une grande histoire d’amour avec une personne du même sexe ? 
L. D. : Avec une femme pleine d’esprit et qui a une grande gueule. Une insoumise. Béatrice Dalle. Une fille pas sage et drôle, qui m’empêcherait de m’endormir… 

Que faites-vous dans vos périodes de dépression ? 
L. D. : Je suis à l’arrêt, je m’allonge et je regarde l’ampoule au plafond.

Que faites-vous dans vos périodes d’excitation ? 
L. D. : Je parle plus fort. J’écoute de la musique, je fais des pas de danse et des blagues, j’achète des trucs qui ne servent à rien. 

Votre remède contre la folie ? 
L. D. : La folie m’accompagne toujours un peu… surtout dans le travail. 

Quel est le comble du snobisme ? 
L. D. : Mépriser les comiques. 

Vous créez votre maison d’édition. Qui publiez-vous ? 
L. D. : Si j’avais une maison d’édition, je publierais ma mère ! Je ferais un beau livre d’art sur la galerie MLC qu’elle a créée dans sa maison en Normandie. 

Le secret d’un couple qui fonctionne ?
L. D. : Partager un bon sens de l’humour… ça sauve de tout.

LA chose indispensable à votre liberté ? 
L. D. : Le droit au secret.

Le deuil dont vous ne vous remettrez jamais ? 
L. D. : Je me suis rendu compte que j’avais fait le deuil de ces fous rires hystériques et déments qu’on a quand on est adolescent.

À quoi reconnaît-on un ami ? 
L. D. : Quelqu’un avec qui je ne crains pas d’être faible. 

Que trouve-t-on de particulier dans votre « chambre à vous » ?
L. D. : Il y a de la méditation, des envies d’écriture, des fantômes… et un vieux Thermos rouillé. 

Vous démarrez un journal intime. Quelle en est la première phrase ? 
L. D. : « Le vent souffle, un sapin de Noël clignote doucement, je me prends à écrire aujourd’hui en espérant que je ne m’arrêterai pas en chemin… » 

Deux, de Filippo Meneghetti. Sortie le 12 février. 
Voir la critique.

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