On ne compte plus ses innombrables trophées. Et pourtant, ce ne sont pas eux qui font de la tenniswoman Billie Jean King une véritable icône. Égalité salariale, sexisme sportif, visibilité LGBTQIA+ : elle était et est encore de toutes les luttes.

Au milieu de l’été 2009, le président des États-Unis, Barack Obama, distribue pour la première fois de son mandat les médailles présidentielles de la Liberté. Plus haute décoration civile du pays, elles récompensent cette année-là 16 lauréat·es, dont Harvey Milk, Desmond Tutu ou Stephen Hawking. Au milieu de cette belle brochette, une joueuse de tennis : Billie Jean King. La sportive née en 1943 possède l’un des plus impressionnants palmarès de sa discipline. Trente-neuf titres du Grand Chelem 1 en simple, double et double mixte. S’empressant d’embrasser sa médaille, la femme de 65 ans sait pourtant qu’il ne s’agit pas d’une récompense pour sa carrière sportive. Elle est là car elle est la première figure d’athlète féminine militante.
Une vie en service-volée
Figure reconnue tardivement, pour- tant décisive. « Les joueuses de mon époque – les années 1990 – ne se rendaient pas compte du travail de Billie Jean, témoigne Katrina Adams, ex-présidente de la Fédération de tennis des États-Unis (USTA) : « Nous étions trop concentrées sur nos carrières. Les générations suivantes sont beaucoup plus déférentes envers elle. Maintenant, tout le monde sait qu’elle est une icône. »
Raquette au poing, King misait sur son agressivité et montait[...]