À Die, dans la Drôme, un collectif de femmes se mobilise depuis plus d’un an pour replacer dans l’Histoire des figures féminines régionales. Avec comme point de départ la vie de la comtesse de Die, femme troubadour emblématique de la ville et compositrice à l’héritage mystérieux.

Au pied du Vercors, dans la ville de Die (4 500 habitants), trône au centre de la place de l’Évêché le buste de Beatriz de Dia (en français : Béatrice de Die), aussi appelé la comtesse de Die. Cette musicienne du XIIe siècle est une figure locale si bien ancrée que les habitant·es appellent d’ailleurs le lieu « place de la Comtesse ». Pourtant, l’histoire autour de ce personnage est mal documentée. À commencer par la sculpture qui surplombe la petite fontaine de cette placette en face des montagnes. Elle est attribuée à Madame Clovis Hugues, mais derrière ce patronyme il y a Jeanne Royannez, une sculptrice du XIXe siècle. « De plus, la signalétique près de la fontaine, qui explique la vie de la comtesse, comporte des erreurs de dates, différentes de celles arrêtées par les historiens », souligne Kate Fletcher.
Cette violoncelliste et chanteuse professionnelle, résidente du Diois, a découvert l’œuvre de Beatrice de Die en 2015. Quelques années plus tard, après avoir lu sur cette époque, elle entraîne un groupe de musicien·nes sur le projet symphonique « Beatriz ». Cette œuvre musicale a pour point de départ une chanson célèbre, écrite en occitan par la comtesse : A Chantar m’er de so[…]