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©Capture d'écran TikTok

La ten­dance du « girl din­ner » sur TikTok ou la glo­ri­fi­ca­tion des pra­tiques ali­men­taires restrictives

Sur TikTok, la tendance « girl dinner » explose ces derniers temps. Le principe : un repas féminin frugal qui valorise les dérives alimentaires en accentuant le stéréotype selon lequel les femmes doivent manger différemment des hommes et comprenez par là, bien moins et beaucoup plus sain.

Quelques feuilles de salade, cinq tranches de tomate, une poignée de maïs et sept olives vertes. C’est le repas du soir type que l’on peut trouver en tapant « girl dinner » dans la barre de recherche du réseau social prisé des jeunes, TikTok. Le hashtag #girldinner a explosé cet été et cumule jusqu’à présent plus de 940 millions de vues. Tout est parti d’une vidéo publiée en mai dernier par l’influenceuse américaine, Olivia Maher. La jeune femme de 28 ans, qui se présente comme LA créatrice du girl dinner a vanté sa trouvaille auprès du New York Times : « Je le ressens vraiment comme un dîner de fille parce qu'on le fait lorsque notre compagnon n'est pas là et qu'on n'a pas besoin d'avoir un repas classique. » 

Les repas sont effectivement loin d’être complets – et caloriques - et le plus souvent d’ailleurs, il ne s’agit pas d’un repas, mais plutôt d’une collation frugale. Car si pour Olivia Maher, le girl dinner est essentiellement composé de fromage, de pain grillé, de charcuterie et d’une portion de fruits, d’autres jeunes femmes affichent fièrement qu’elles ne mangent qu’un petit pot de maïs en conserve, une poignée de cornichons ou un simple morceau de pain. Pire, pour certaines, le dîner se compose uniquement d’un verre de glaçons ou d’une canette de Coca Zéro.

Dérives alimentaires 

Là est le problème. En présentant un « dîner de fille » apparemment idéal, la tendance du girl dinner valorise et encourage les pratiques alimentaires restrictives et les troubles des conduites alimentaires (TCA) qui peuvent en découler. Autre problème : au-delà des carences et des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale, la tendance accrédite également auprès des jeunes, le stéréotype de genre selon lequel les femmes doivent manger différemment des hommes et comprenez par là, bien moins et beaucoup plus sain. En somme, aux femmes la mignonne petite salade verte instagramable, aux hommes le bon vieux steak-frite dégoulinant de ketchup-mayo pas vraiment photogénique. 

À noter cependant que le girl dinner a son pendant masculin : le boy dinner. Ledit repas consiste à manger des restes de la veille, le plus souvent une vieille pizza froide retrouvée sous un lit, du cassoulet à même la casserole ou encore ces fameuses nouilles instantanées facile à préparer. À voir les centaines de vidéos opposant des dîners de filles aux dîners de garçons, il est encore visiblement bon de rappeler pour celles et ceux du fond que les hommes ne naissent pas avec un goût prononcé pour le fast food et les femmes encore moins avec celui du brocoli. 

Lire aussi I Santé : les dangers du crudivorisme

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