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Sondage : 90% des jeunes femmes témoignent avoir déjà subi des vio­lences conjugales

Le pre­mier son­dage sur le sujet révèle que 90,3 % des filles de 12 à 24 ans ont déjà subi des vio­lences au sein de leur couple. Soit 9 jeunes femmes sur 10. 

« Au bout d’un an et demi de rela­tion, ses paroles étaient de plus en plus dif­fi­ciles à mon égard, de plus en plus culpa­bi­li­santes : je n’étais pas assez ceci ou cela, notam­ment lors de nos rap­ports sexuels. J'ai donc essayé de faire mieux, de chan­ger pour lui, d'accepter des pra­tiques qui ne me res­sem­blaient pas du tout, comme la sou­mis­sion. » Des témoi­gnages comme celui de Chloé, qui a subi des vio­lences conju­gales lorsqu’elle avait 18 ans, Chloé Thibaud, rédac­trice en chef des « Petites Glo », en a reçu des mil­liers. Début novembre, la news­let­ter fémi­niste des­ti­née aux ado­les­centes a lan­cé, en col­la­bo­ra­tion avec l’association En avant toute(s) qui agit pour l’égalité femmes-​homme et lutte contre les vio­lences, la pre­mière enquête sur les vio­lences dans les rela­tions affec­tives et sexuelles chez les 12–24 ans. En un mois, 3 127 per­sonnes ont répondu. 

9 jeunes femmes sur 10

Et les résul­tats de ce son­dage font froid dans le dos. 90,3 % des filles de 12 à 24 ans affirment avoir déjà subi des vio­lences au sein de leur couple. Soit 9 jeunes femmes sur 10. Des vio­lences conju­gales qui s’expriment pre­miè­re­ment à tra­vers une vio­lence ver­bale et psy­cho­lo­gique puisque 47 % des répon­dantes de l’enquête témoignent avoir déjà été trai­tées par leur par­te­naire de « pute », de « conne » ou de toute autre insulte. Et 46 % se sont déjà sen­ties rabais­sées par des com­por­te­ments ou des réflexions mépri­santes. « Ces chiffres démontrent à quel point c’est répan­du, com­mente la co-​fondatrice du tchat d’En avant toutes, commentonsaime.fr, Louise Delavier, dans la news­let­ter Les Petites Glo. Mais il ne faut sur­tout pas bana­li­ser les insultes, même lorsqu’elles sont dites “sur le ton de la blague”. En réa­li­té, on est déjà dans de la violence. » 

Les Petites Glo a recueilli des témoi­gnages de vio­lences ver­bales mais aus­si de vio­lences phy­siques. Plus de trois filles sur dix (37%) témoignent avoir déjà eu peur de leur par­te­naire, et une sur cinq (19%) affirme avoir déjà été pous­sée, mor­due, empê­chée de sor­tir, brû­lée ou encore étran­glée par celui-ci. 

Violences sexuelles

Comme Chloé, qui a subi des vio­lences conju­gales lorsqu’elle avait 18 ans, 59 % des répon­dantes, se sont déjà sen­ties obli­gées d’avoir des rela­tions sexuelles ou d’effectuer cer­taines pra­tiques par peur que leur par­te­naire les quitte ou ne les aime plus. « Petit à petit, les com­por­te­ments vio­lents sont appa­rus et les rela­tions sexuelles deve­naient invi­vables, a confié Léa, 17 ans, aux Petites Glo. Une majo­ri­té d’entre elles étaient faites sous le chan­tage affec­tif. Il disait par exemple “c’est parce que tu ne n’aimes plus que tu n’en as pas envie” ou bien en for­çant. » 

Les vio­lences sexuelles concernent les jeunes femmes hété­ro­sexuelles, mais éga­le­ment les jeunes femmes les­biennes (38 %), bisexuelles et pan­sexuelles (64%). « La ques­tion du consen­te­ment n’est pas effa­cée parce qu’on fait par­tie d’une mino­ri­té sexuelle, au contraire, sou­ligne Louise d’En avant toute(s) dans la news­let­ter. Il y a beau­coup de vio­lences sexuelles dans la com­mu­nau­té queer, mais les jeunes n’osent pas en par­ler car il y a une crainte de l’exclusion. »

Lire aus­si l Violences sexuelles : entre femmes aussi

L’enquête des Petites Glo et d’En avant toute(s) a éga­le­ment per­mis de mettre en lumière le concept de l’emprise subi par les 12–24 ans dans leur rela­tion affec­tive. 39 % des jeunes femmes hété­ro­sexuelles, 38 % des les­biennes et 44 % des bisexuelles ou pan­sexuelles affirment en effet que leur par­te­naire a déjà obte­nu d’elles des com­por­te­ments qui ne leur res­sem­blaient pas. Comme chan­ger de style ves­ti­men­taire, consom­mer de la drogue ou de l’alcool ou encore cou­per les ponts avec leurs proches. 


Pour en parler 

Si vous êtes vic­time de vio­lences au sein de votre couple – ou témoin de vio­lences -, vous pou­vez vous rendre sur le tchat ano­nyme d’En avant toute(s), commentonsaime.fr où des pro­fes­sion­nelles accom­pa­gnant au quo­ti­dien des vic­times de vio­lences pour­ront vous répondre du lun­di au same­di de 10h à 21h. Vous pou­vez éga­le­ment appe­ler le 3919, le numé­ro natio­nal pour les vic­times de vio­lences, acces­sible 24H24 et 7j/​7. 

Pour s’inscrire à la news­let­ter des Petites Glo, c’est par ici

Lire aus­si : Les vio­lences conju­gales en hausse de 10 % en 2020 selon le minis­tère de l’Intérieur

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