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© Kelli McClintock

Service public de la petite enfance : Élisabeth Borne pré­cise la méthode pour abou­tir à la créa­tion de 200 000 places d’ici 2030

Jeudi, la première ministre a présenté à Angers le plan du gouvernement pour la petite enfance, qui vise notamment à créer 200 000 places dans les crèches d'ici 2030. D'autres mesures sont prévues.

Élisabeth Borne a présenté jeudi 1er juin, lors d'un déplacement à Angers, son plan pour la petite enfance, et a annoncé une série de mesures, confirmant notamment la création de 200 000 places dans les crèches évoquées en décembre par son ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe. La première ministre a assisté sur l'importance pour « l’égalité des chances » que représente ce qui se veut être un « service public de la petite enfance » d'après Le Monde. Cette annonce s’inscrit dans un contexte tendu, tant le secteur des professionnel·les de la petite enfance est en difficulté. Le 11 avril, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) alertait sur les maltraitances dans les crèches. La faute, notamment, à une pénurie de personnel, au manque de formation et à l’absence de contrôles.

La première ministre a notamment annoncé la création de 100 000 places d’accueil supplémentaires pour les jeunes enfants d’ici à 2027, avec l’objectif d’aboutir à 200 000 d’ici à 2030. « Nous allons construire, enfin, un service public de la petite enfance, qui va permettre d’offrir à chaque enfant les mêmes chances », a-t-elle affirmé jeudi, selon Le Monde. Ces nouvelles places bénéficieront d’un « apport financier supplémentaire » de 5,5 milliards d’euros cumulés sur 2023-2027, selon les informations de Matignon rapportées par le quotidien.

Avec la création de ces nouvelles places, Élisabeth Borne espère ainsi lever une « barrière à l’emploi » pour les femmes. La garde des enfants « est l’un des freins les plus importants, avec la mobilité, à l’accès à l’emploi. Quand un enfant arrive dans un couple, c’est souvent la femme qui est amenée à se retirer du marché du travail », avait relevé Élisabeth Borne dans un entretien à Ouest-France publié mercredi soir. Elle souhaite également garantir à chacun·e une solution d'accueil pour son enfant.

Former les professionnel·les

Reste que ces belles ambitions manquent de convaincre dans le milieu de la petite enfance. Pour Cyrille Godfroid, secrétaire général du Syndicat national des professionnel·les de la petite enfance, cet objectif est « totalement » irréalisable : « Comment créer des nouvelles places quand il manque déjà 10 000 professionnels pour assurer les places existantes ? », a-t-il déclaré à l’Agence France Presse selon Le Monde. Actuellement, les jeunes enfants disposent de 458 000 places en crèche et de 770 000 auprès d’assistantes maternelles, rapporte le quotidien.

Outre la création de nouvelles places, le gouvernement souhaite renforcer la formation des professionnel·les de la petite enfance. Il compte notamment déterminer un socle de compétences commun à l’ensemble d’entre eux et elles et rendre obligatoire l’organisation de journées pédagogiques. L’exécutif veut aussi renforcer le contrôle des crèches et améliorer le système des remontées et du suivi des signalements. Il compte créer pour cela un « système d’information national », indique Le Monde.

Harmoniser le reste à charge pour les familles

À travers son plan, le gouvernement entend aussi harmoniser le reste à charge des familles, selon qu’elles recourent à une assistante maternelle ou à une crèche, à partir de 2025. Pour l’heure, la première option peut être jusqu’à deux fois plus chère que la seconde pour les familles, précise Le Monde.

Pour les familles monoparentales, l’aide financière à la garde d’enfants sera accessible jusqu’aux 12 ans de l’enfant, et non plus 6 ans, à compter de 2025. Le plafond du crédit d’impôt pour frais de garde d’un enfant de moins de 6 ans est porté à 3 500 euros, contre 2 300 euros auparavant.

Un accompagnement des parents en recherche d'un mode d'accueil est aussi prévu, avec la mise en place d'un Relais Petite Enfance dans toutes les villes de plus de 10.000 habitant·es. Ce service devrait proposer une meilleure lisibilité des renseignements sur l'offre disponible près du domicile ainsi qu'une assistance dans les démarches administratives.

La première ministre s'est toutefois bien gardée de mentionner une autre promesse sur le sujet émise par le candidat à sa réélection Emmanuel Macron. En janvier 2022, il avait promis, outre les 200 000 places en crèche, « une indemnisation en cas d’absence de solution », ce qui revenait à créer un droit de garde opposable.

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