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© Franck JUÉRY pour Causette

Sapeur-​pompiers : un mythe souillé

Ils sont réputés forts, courageux, entraînés, dévoués et figurent dans le haut du tableau des fantasmes féminins. Et ils aiment bien en profiter. Alertée par de récents scandales sexuels qui ont entrouvert la porte des casernes, Causette s’est attardée sur les rapports que les soldats du feu entretiennent avec la gent féminine. Elle s’est rendu compte que règlements et déontologie ne pèsent pas lourd face à une partie de fesses collective. Du piège à filles du 14 juillet au viol en réunion, le mythe du pompier prend un sacré coup. Enquête sous l’uniforme.

Le dossier que tient l’avocat Rodolphe Constantino entre les mains est lourd. Les faits, s’ils sont avérés, éminemment graves: viol en réunion, viols et agressions sexuelles sur une mineure de moins de 15 ans. Les personnes mises en cause : vingt sapeurs-pompiers de Paris et de sa petite couronne. Voilà deux ans que sa cliente, aujourd’hui âgée de 17 ans, a déposé plainte, avec ses parents. Peu avant l’été, Me Constan- tino décide de parler de cette affaire dans la presse. En plein scandale dit de « l’affaire du bus » (voir l’encadré), à la suite duquel plusieurs militaires de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ont été mis en examen pour viol, les pompiers voient rouge. Leur image est un temple que personne ne vou- drait voir profané. Les quelque 250 000 soldats du feu répartis sur tout le territoire sont en effet habitués — et attachés — à avoir une excellente réputation. Et pourtant.

« Des sollicitations quotidiennes »

Représentant national d’un syndicat de pompiers

Alain est jeune retraité. Il a fait une carrière de pro chez les sapeurs-pompiers. Et il le concède sans détour : « On nous prend pour des héros, des supermen. » « Beaucoup d’hommes pompiers sont attirés par la valorisation sociale que leur offre le métier, surtout vis-à-vis des nanas, estime Laurie1, ancienne sapeur-pompier volontaire dans l’Aveyron. Les muscles saillants, le gel bien mis en toutes conditions... Ce sont des petits coqs.»

Il suffit d’aller humer l’ambiance électrique d’un bal du 14 juillet dans une grande caserne du Sud-Est de la France pour s’en convaincre. Ce soir-là, plus d’un millier de personnes sont venues se déhancher au son d’une musique de boîte de nuit. Il est presque 2 heures du matin quand une dizaine de pompiers s’éclipsent dans la salle de gym de la caserne. Quelques pompes et tractions plus tard, les muscles regon- flés, l’uniforme ajusté, ils sont portés en triomphe par d’autres pompiers et déposés sur des podiums pour offrir à leur public un strip-tease bouillant. Le champagne coule sur les torses bombés et épilés de ces Chippendales d’un soir, que viennent caresser frénétiquement les femmes accourues en nombre. Le temps d’une soirée, hébétées, elles tiennent dans leurs bras... LE fantasme2. Plus débridée que d’ordinaire, cette prise de la Bastille?

Pas vraiment. Pour les pompiers, c’est la routine du bal. Une tradition qui « rapporte » : « Le 14 juillet, vous faites votre marché pour l’année, vous remplissez le répertoire de numéros de téléphone », explique en riant le représentant national d’un syndicat de pompiers. Et le reste de l’année? Ben, c’est pareil. « Vous n’imaginez pas le nombre de sollicitations dont on fait l’objet. À Paris, c’était quotidien », se souvient le syndicaliste, qui a débuté à la BSPP.

Dans l’Est de la France, la secrétaire d’une caserne confirme : « On reçoit chaque semaine des mails, des lettres, des coups de téléphone de femmes qui souhaitent prendre contact avec tel ou tel pompier qu’elles ont croisé.» Elle, goûte peu cet engouement. Au contraire, elle y voit un terrain propice à des « dérives ». Et le lâche tout de go : lorsque l’affaire du bus a éclaté, elle s’est sentie « limite contente » que quelqu’un ait eu « le courage de porter plainte pour que la porte s’ouvre un peu ». Elle l’affirme : « J’ai vu des trucs, je continue à en voir. Des comportements lamentables, parfois salaces. » L’éventail des écarts de conduite est large : de la malheureuse initiative des pompiers de Ribeauvillé (Haut-Rhin) qui croyaient être bien inspirés en posant nus, un gant posé sur le sexe, pour un calendrier 2006 vendu au profit de l’œuvre des pupilles, aux parties de sexe collectif dans la caserne.

Soirées libertines à la caserne

Michaël s’est engagé à la BSPP en 1995. C’était un rêve de gosse. Mais il a vite déchanté devant les « égarements » de ses collègues sur fond d’alcoolisation : « Dans ma caserne, le 14 juillet, c’est un quinté qui se prépare. Les poulains se donnent des objectifs. Ils repèrent la fille qui en pince pour le costume, pas farouche. Et c’est parti. Quand elle commence à atteindre un taux d’alcoolémie correct, la séduction natu- relle du pompier se voit boostée. Le but ultime est d’amener cette fille dans les chambrées... Ce qui est absolument inter- dit. Une fois, ils étaient trois à passer sur elle à tour de rôle. Pour moi, c’était une forme de viol. » Marjorie1, la vingtaine, a longtemps fréquenté une caserne de la région lyonnaise... et ses petites sauteries : « Pendant l’année, alors qu’ils sont de garde, les pompiers appellent des filles pour faire des soirées dans le mess [cantine de la caserne, ndlr]. La musique est à fond, il y a de l’alcool. Et il y en a toujours quelques-unes qui montent [dans les chambres, ndlr], si elles ont envie... »

Une incartade en entraînant souvent une autre, certaines casernes se transforment peu à peu en lieu de libertinage. La Grande-Motte, Poitiers, Antibes... Nombreux sont les articles de la presse régionale qui relatent comment des pompiers se sont fait épingler par leur hiérarchie alors qu’ils organisaient des partouzes pendant leurs heures de garde, à quatre, dix ou quinze, embringués ici dans une chambre, là-bas dans un gymnase.

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© Franck JUÉRY pour Causette
Transport de couples échangistes

À Lyon, des pompiers se sont adonnés à ces plaisirs peu régle- mentaires pendant près d’un an. Au cours de l’année 2003, «des adultes venaient faire de l’échangisme [parfois depuis l’étranger, ndlr], se souvient un chargé de communication au Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Rhône. Ça avait lieu à la caserne de Meyzieu et à l’aéroport Saint-Exupéry », les pompiers travaillant sur les deux sites. Un soir, plusieurs d’entre eux auraient même prétexté une fausse intervention pour assurer le transport des couples échangistes en véhicule opérationnel. Mais ils commettent l’erreur de publier des photos de leurs ébats sur un site libertin et leur hiérarchie finit par tomber dessus. Le colonel Serge Delaigue décide alors de surprendre ses brebis galeuses en flagrant délit et, un soir d’octobre 2003, épingle quatre pompiers en compagnie d’une femme et de deux hommes nus dans la caserne de Meyzieu. Des sanctions sont prises, allant jusqu’à l’exclusion définitive du principal organisateur des réunions coquines. Le colonel a voulu frapper fort.

Mais il faut croire que certains ont la mémoire courte. Fin 2011, le SDIS du Rhône devait à nouveau rappeler à l’ordre ses troupes. Dans les casernes de Rillieux-la-Pape et de Lyon-Corneille, des sapeurs-pompiers avaient organisé des soirées sexe en compagnie de deux filles. Informée de ces agissements, la direction procède à des exclusions tem- poraires. « Les casernes sont un lieu de travail, rappelle-t-on au SDIS. Et ce type d’affaires est très préjudiciable pour la profession.» Les règlements intérieurs sont pourtant explicites : « Il est interdit d’accueillir toute personne extérieure au SDIS dans les locaux ou bâtiments de service. »3 Mais l’appétence de certains pour le sexe semble plus forte que les réglements.

Jouer avec les limites

Michaël rapporte : « À la BSPP, ces pratiques sont vraiment répandues. » Il analyse : « Le pompier se prend au jeu. Ce sont, pour beaucoup, des gamins débarqués de province. Leur famille est loin, ils ont le sentiment d’appartenir à une élite, ils sont adulés par les filles... La tentation est grande d’accéder à des expériences qui ne leur seraient pas accessibles dans d’autres circonstances. » Le sociologue Ryad Kanzari, qui a étudié la vie de plusieurs casernes de pompiers4, explique cette hypersexualisation du milieu par trois raisons : « D’abord, en caserne, il y a beaucoup de temps d’attente. Ensuite, c’est un milieu quasi exclusivement masculin. Enfin, il fonctionne avec des sym- boles, notamment celui de l’homme fort et viril. Et le fait de séduire beaucoup de femmes et de le faire savoir en fait partie. »

Un officier va plus loin. Interrogé par Var-Matin en août 2011 au sujet de la révélation de «partouzes» organisées à la caserne d’Antibes, l’homme, qui a souhaité garder l’anonymat, condamne: « Ces débordements sont, à mon sens, la conséquence de nombreuses années d’impunité. Depuis longtemps, quelques pompiers jouent avec les limites [...]. Et, comme personne ne les a jamais sanctionnés, ils se croient intouchables. Et vont toujours plus loin. »

« Tous mes collègues le font »

Jean, membre de BSPP, 20 ans

Le reste de la réponse se trouve chez les intéressés qui évoquent sans complexes ces fêtes du sexe. « On risque des jours d’arrêt, ça peut aller très loin, reconnaît Marc 1, 25 ans, membre de la BSPP contacté via un site de rencontres dédié aux pompiers. Mais ça se fait. Ce sont des choses viriles, de bons moments dont on se souvient. » Lola Vinci, une actrice X, livre la même analyse: « Les mecs qui ont un métier dangereux, ils ont envie de relâcher la pression, de faire les cons », tente d’expliquer la jeune femme, qui assure avoir « participé à une dizaine de soirées en casernes ». « Et puis ils se laissent entraîner par leurs copains, et c’est à celui qui fera le truc le plus fou. » Reste à se faire discret face à la hiérarchie : « Le soir, ce sont un peu les hommes du rang qui gèrent la caserne », explique Marc. Et quand les officiers ne sont pas là, « tout est possible ».

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© Franck JUÉRY pour Causette

Il est tellement facile de se faire convier à une petite sauterie en uni- forme qu’en vingt-quatre heures, Causette a réussi à prendre contact — via un site de rencontres — avec un membre de la BSPP, et à établir avec lui un plan pour entrer de nuit dans une caserne par «une petite porte dérobée». Jean1, à peine 20 ans, les cheveux ras et les joues roses, est encore un novice. Mais il entend bien profiter agréablement du pouvoir que lui confère l’uniforme. Et intégrer ainsi le club des initiés: « Tous mes collègues le font depuis des annéesc’est rien de compliqué. Il suffit d’ou- vrir une porte, on fait ce qu’on a à faire et à 6 heures du matin, vous partez. » Comme dans un moulin.

Les jeunes pompiers de la BSPP ont beau pérorer, ils reconnaissent que l’incident du bus a jeté un froid parmi les équipes. « Le général a donné des ordres précis à chaque caserne, il ne veut pas qu’on ait une mauvaise image », relate Marc, le jeune pompier de Paris. En province aussi, « le rappel à l’ordre du général a été diffusé pour information », explique Céline Guilbert, au conseil d’administration de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). Dans un courrier électronique que Causette s’est procuré, un SDIS de province alerte ses équipes: « Merci d’être attentif sur les formations que vous piloterez. Suite aux événements du bus de la BSPP et ce type de problèmes, vous risquez d’en être responsables. Je vous rappelle qu’on ne forme plus comme il y a trente ans. » Mais les bizutages ne sont pas les seules pratiques visées par la direction. Le SDIS met en copie de son mail un article de presse relatant la condamnation en première instance, à Castres, en mai dernier, d’un pompier de 45 ans pour abus sexuel sur une mineure, jeune sapeur-pompier volontaire âgée de 14 ans.

Sofian1, pompier de 22 ans dans le Var, confirme ce que l’on commence à deviner. Ce n’est pas uniquement l’épisode du bus qui est en cause : « Il y a eu trop de problèmes, du genre la fille à la caserne, on se fait un plan cul, elle porte plainte, on est tous dans la merde.» Marc corrobore: « Nous, on appelle ça les cas soc’ [sic]. Elles te la font à l’envers. Elle se fait attraper, elle rentre chez elle, et puis elle va à l’hôpital et à la gendarmerie. Moi, je finis par me méfier. »

Julie n’avait que 13 ans

Les parties de jambes en l’air ne seraient donc pas toutes doublées de parties de plaisir. Le séisme provoqué par l’évé- nement du bus est venu le rappeler en faisant remonter à la surface d’autres dossiers embarrassants, tel que celui défendu par Me Rodolphe Constantino. Sa cliente, Julie 1, n’avait que 13 ans lorsque tout aurait commencé. L’avocat la décrit comme une fille fragile, sujette à l’époque à des crises de tétanie récurrentes qui lui font perdre connaissance : « Elle a écumé les hôpitaux et les cliniques d’Ile-de-France, shootée aux anxiolytiques et aux antidépresseurs. » Les sapeurs-pompiers sont souvent amenés à la secourir lors de ces épisodes, chez elle, à l’école, au supermarché... L’avocat précise: « Environ 140 fois », entre 2008 et 2010.

L’un de ces pompiers, âgé de 19 ans et membre de la BSPP, affecté à la caserne de Bourg-la-Reine (Hauts-de- Seine) prend le numéro de Julie lors d’une intervention, puis contacte la jeune fille pour aller plus loin. Pas empêché par son âge ni par son état de vulnérabilité manifeste, il va l’inviter dans son appartement des Yvelines, fin 2009, en compagnie de deux collègues, pour avoir des rapports à plusieurs. Julie ne dit rien à personne, elle décrit parfois les faits dans son journal intime où elle compare ce qu’il lui arrive aux épisodes de scarification qu’elle s’inflige par ailleurs. Et puis sa mère surprend des textos, c’est l’élément déclencheur. « Julie va révéler avoir fait l’objet d’une vingtaine de viols par vingt pompiers différents, dont dix-sept de la BSPP, explique Me Constantino. Ils se communiquaient son numéro et la contactaient via Facebook ou son portable. Ils lui deman- daient de descendre de chez elle et avaient un rapport sexuel sur le capot d’une voiture ou dans un parking. »

« Un sentiment de toute-puissance »

Me Rodolphe Constantino, avocat de Julie

La mineure « n’était pas en capacité de consentir compte tenu de son état de santé », souligne l’avocat. Suite au dépôt de plainte, les pompiers sont entendus par la police. « Ils ont reconnu des rapports sexuels et / ou des échanges pornographiques. Ils ont expliqué que, pour eux, c’était une cochonne, qu’ils avaient tous leurs histoires de cochonnes. » Et d’analyser : « On leur renvoie une image d’hommes beaux, de sportifs, de sauveurs. Difficile de ne pas céder à un sen- timent de toute-puissance, en tout cas dans leur rapport aux femmes.» Julie, elle, est totalement démolie. Elle est déscolarisée, ne sort plus de chez elle. En mars 2011, l’épisode de l’appartement débouche sur la mise en examen des trois pompiers pour viol en réunion sur mineure. Ils sont exclus de leurs casernes respectives. Et les autres ? « Rien, constate Rodolphe Constantino. Alors que les charges sont graves et concordantes, ils n’ont pas été mis en examen. » Pas plus qu’ils n’ont été sanctionnés en interne.

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© Franck JUÉRY pour Causette

Sollicitée, la BSPP n’a pas donné suite à notre demande d’inter- view. Mais dans un entretien au JDD, en mai, Pascal Le Testu, son porte-parole, se justifiait : « Ces rencontres d’ordre privé ont eu lieu en dehors du service et à l’extérieur des enceintes militaires. » On pourrait considérer l’événement comme cir- conscrit, exceptionnel parmi des aventures coquines libres et consenties entre adultes. Mais l’histoire de Julie rappelle celle d’une autre adolescente. À Marseille, cette fois.

Descente aux enfers

Stéphanie est une jeune fille de 14 ans qui souffre de graves troubles comportementaux. En conflit avec ses parents, elle écume les foyers de la ville et fugue régulièrement. Au début de l’année 2004, elle s’amourache d’un marin-pompier de 22 ans, rencontré sur intervention. Assez vite, son nouveau petit ami lui propose de participer à une partie de sexe collectif avec plusieurs camarades de son bataillon. Dans un premier temps, à son domicile, puis – elle a alors 15 ans — à la caserne de Malpassé, dans les quartiers nord de Marseille. Au moins une autre mineure, de 17 ans, participera à ces rapports en groupe, issue « d’un foyer et qui avait des problèmes psychiatriques », se souvient l’avocate de la mère de Stéphanie, Magali Dejardin. Plusieurs centaines de clichés à caractère pornographique seront réalisés par le pompier au cours de ces rapports. La descente aux enfers de Stéphanie se prolonge. Son petit ami, sans un radis et sans scrupule, décide de la prostituer. C’est là qu’elle sera interpellée pour racolage sur la voie publique et qu’elle confiera son histoire aux policiers. Son ami est mis en examen pour proxénétisme sur mineure, et dix de ses camarades sont mis en examen pour corruption de mineure. Anéantie, Stéphanie est placée en établissement psychiatrique. C’est là, le 13 juillet 2004, le jour du bal des pompiers, que la jeune fille se suicide par pendaison.

Dans la presse, la hiérarchie militaire se dit «profondément choquée », mais « récuse tout lien direct [entre les faits incriminés et] le suicide ». L’ex-petitamiseracondamnéàquatreans de prison ferme, tandis que les dix autres seront relaxés. Me Magali Dejardin se souvient : « Ils étaient dans le déni. Et leur avocat a intelligemment plaidé. Il a expliqué que le sexe était une sorte d’exutoire, de défouloir pour ces jeunes qui côtoyaient la mort et la souffrance tous les jours. »

Captation d’images pédo-pornographiques

C’est peut-être aussi ce que plaidera l’avocat des sept pom- piers de la caserne d’Abbeville, dans la Somme, qui attendent d’être jugés en correctionnelle. En août 2010, un de leurs camarades les a dénoncés à la direction alors qu’ils orga- nisaient, selon lui, des partouzes en compagnie de la petite amie de l’un d’eux. Celle-ci était alors à peine âgée de 16 ans. « Les soirs, le chef de centre n’est pas là, il y a des chambres de garde... Malheureusement, on a des personnes bien, et d’autres...», explique une responsable, un peu embarras- sée, du SDIS de la Somme.

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© Franck JUÉRY pour Causette

Les sept soldats du feu sont poursuivis pour corruption de mineure et captation d’images pédo-pornographiques. Tous n’ont pas reconnu les faits, mais tous ont été mis à pied en attendant leur procès. « Il y a sûrement eu un manque au niveau des parents, tente d’évacuer un syndicaliste de la Fédération autonome du département ayant siégé au conseil de discipline. Maintenant, on cherche la sérénité.» Son collègue, du même syndicat: « Une erreur au niveau de la carrière, ça arrive à tout le monde. » Surtout, ne pas entacher la réputation des pompiers. À la FNSPF : « Il y a des dérives localisées, croit Céline Guilbert. Mais normalement il n’y a pas de femmes susceptibles d’entrer à l’intérieur des casernes. Je ne pense pas que ça arrive tous les jours. Je pense que les gars sont assez intelligents pour ne pas répondre à ces sollicitations. »

Michaël, lui, n’y croit pas et a d’ailleurs jeté l’éponge au bout de cinq ans d’engagement, écœuré. Quand on lui demande s’il pense que l’affaire du bus pourrait sonner la fin de la récré, il hoche la tête : « Qui va aller vérifier sur le terrain ? Les gens qui nous dirigent n’y sont pas. Et est-ce qu’ils ont vraiment inté- rêt à chambouler ce milieu ? Compte tenu des contraintes du métier, s’ils appliquent la tolérance zéro, ils pousseront les pompiers à la fuite.»

1. Les prénoms ont été modifiés.

2. Selon un sondage Ipsos réalisé en 2006 sur « les Français et le sexe », 47 % des femmes interrogées estimaient que le métier de pompier était celui qui suscitait chez elles le plus de fantasmes.

3. Chaque SDIS a son règlement. Extrait de celui du Territoire de Belfort

4. Être pompier, de Ryad Kanzari. Éd. Lieux Dits, février 2012. 12 euros.

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