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Photo : wikipedia

Qui est Valérie Hayer, l'inconnue de l'équation Macron pour les européennes ?

Largement inconnue du grand public, Valérie Hayer, désignée tête de liste de la majorité pour les élections européennes, est une Eurodéputée macroniste de 37 ans venue de l’UDI. En décembre, elle avait enjoint, sans succès, au gouvernement français d’adopter la directive européenne qui souhaitait fonder le viol sur le non-consentement.

Après plusieurs refus au sein de son camp, le chef de l’État a donc choisi, pour ce scrutin qui s’annonce compliqué, la présidente du groupe Renew (Renaissance) au Parlement européen. Poste que Valérie Hayer occupe depuis fin janvier, après l’entrée au gouvernement de Stéphane Séjourné. Un défi de taille pour un profil sans notoriété au plan national ?

“Peut-être suis-je encore inconnue du grand public, mais ce n’est pas le cas dans les travées du Parlement européen. Certains de mes concurrents ne pourraient pas en dire autant. Moi, j’exerce le mandat pour lequel j’ai été élue il y a cinq ans”, répond-elle au Figaro, dans une claire allusion à son concurrent du Rassemblement national Jordan Bardella.

Un poids certain pèsera sur les épaules de cette femme née en 1986 à Château-Gontier, en Mayenne, qui se définit régulièrement comme “fille, petite-fille et sœur d’agriculteurs”. “J’ai la chance d’avoir grandi dans une ferme avec ma sœur et mon frère”, a-t-elle expliqué, un rien stressée, jeudi sur TF1, se disant “très fière d’être issue du monde agricole”. Un atout en pleine crise agricole ? “Ça me fait sourire. J’en comprends la logique, mais j’ai toujours été gêné par ce type d’arguments”, glisse une source au sein de la délégation française au Parlement européen.

Après une enfance à la ferme, “le meilleur terrain de jeu”, celle qui voulait d’abord devenir vétérinaire s’est tournée vers des études de droit public à Angers, puis à Paris. Rapidement gagnée par le virus de la politique, elle est devenue conseillère municipale de Saint-Denis-d’Anjou (Mayene) à 21 ans, l’année où elle a adhéré à l’UDI alors dirigée par Jean-Louis Borloo, puis par Jean-Christophe Lagarde.

Eurodéputée depuis 2019

Élue conseillère départementale l’année suivante, vice-présidente du département de la Mayenne en 2016, elle a rejoint Emmanuel Macron en 2017, créant un groupe En marche (devenu depuis Renaissance) au Conseil départemental. Elle est élue deux ans plus tard députée européenne, en 19e position sur la liste de la majorité. Valérie Hayer connaissait le Parlement européen pour y avoir été collaboratrice de l’ancien ministre Jean Arthuis, après avoir occupé des fonctions analogues au Sénat, notamment auprès de Pierre Jarlier.

À Strasbourg et à Bruxelles, elle a notamment pris une part active à la négociation du budget européen pluriannuel ainsi qu’au plan de relance post-Covid. “Hayer, c’est le profil européen que notre base aime : fille d’agricultrice, de l’Ouest. Assez joviale, avec une aisance orale. Elle peut être brute de décoffrage, avec certaines maladresses”, décrivait récemment un député Renaissance.

En décembre dernier, Valérie Hayer avait cosigné avec d’autres eurodéputé·es macronistes une tribune dans Le Monde exhortant le gouvernement français à approuver la directive européenne visant à intégrer le non-consentement dans la définition du viol. “Les argumentaires juridiques byzantins donnent un sentiment de déconnexion totale avec la souffrance des victimes”, jugeaient les cosignataires. En vain : début février, l’Union européenne avait fait passer sa directive contre les violences faites aux femmes en abandonnant le sujet du consentement dans la définition du viol, en raison des vetos de la France, de l’Allemagne et de la Hongrie.

Comme un avant-goût de la campagne européenne, la tête de liste a régulièrement croisé le fer avec le Rassemblement national. Sans oublier "l'extrême gauche" et sa volonté de "taxer la réussite et s'en prendre aveuglément et sans distinction à quiconque aura le malheur de posséder un peu de capital", dit-elle. Un conseiller de l'exécutif la juge "hyper solide", "très bonne sur le fond des dossiers" et dotée d'atouts pour "continuer d'aller chercher l'électorat LR", tout en s'inquiétant d'un profil jugé élitiste qui "incarne vraiment ce qu'on reproche" au camp présidentiel.

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