Des élèves d'un collège des Yvelines qui ont dénoncé à tort leur professeure, suite à un cours sur un tableau de la Renaissance, encourent des mesures disciplinaires.
L'affaire a débuté jeudi dernier : des élèves de sixième du collège Jacques-Cartier à Issou (Yvelines) ont assisté à un cours de sensibilisation à l'art au cours duquel une professeure de français leur a montré le tableau Diane et Actéon, de Giuseppe Cesari, datant du 17ème siècle. Un tableau qui montre cinq femmes nues. Si le tableau est en lien avec des textes étudiés dans le programme, il a suscité de vives réactions chez plusieur·es élèves et parents d’élèves.
Diffamation et accusations de racisme
Selon BFM TV, qui confirme des informations du site 78Actu, plusieur·es élèves ont détourné le regard et se sont offusqué·es, expliquant qu’il était contraire à leurs convictions religieuses. Rapidement, l’enseignante s’est retrouvée accusée par des élèves d’avoir voulu, volontairement, les mettre mal à l’aise et d’avoir tenu des propos racistes et islamophobes. Des accusations vite démenties par des discussions lors d’une heure de "vie de classe". Les élèves auraient même présenté leurs excuses un peu plus tard dans la journée.
Mal le mal était fait : très inquiète, l'équipe pédagogique, déjà fragilisée, a prévenu les parents d'élèves. La secrétaire générale du syndicat Snes-FSU a déploré vendredi un "climat très dégradé" et le "manque de soutien (…) de l’institution, Direction académique et rectorat", en dépit de "plusieurs alertes". Vendredi, les enseignant·es ont exercé leur droit de retrait et cessé de faire classe, syndicats d’enseignant·es et élu·es dénonçant les difficultés rencontrées par l’équipe pédagogique. Sur X, ils et elles évoquent un "sentiment de danger", dans le contexte de l'assassinat de Samuel Paty puis de Dominique Bernard.
"On ne détourne pas le regard devant un tableau"
Lundi, le ministre de l'Éducation s'est rendu sur place et a annoncé devant la presse "une procédure disciplinaire" contre les élèves du collège et un principe de "zéro impunité, zéro complicité". "À l’école française, on ne conteste pas l'autorité, on la respecte", a-t-il martelé. "On ne détourne pas le regard devant un tableau, on ne se bouche pas les oreilles en cours de musique, on ne porte pas de tenues religieuses", a-t-il complété. Gabriel Attal a également indiqué que des postes seraient mis en place en "renfort des équipes de vie scolaire, un poste de CPE mais aussi des renforts s’agissant des assistants d’éducation et d’AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap)". En plus de ces annonces, une équipe académique "valeurs de la République" va être déployée au collège Jacques-Cartier, a ajouté le ministre.
