À l’occasion de la panthéonisation, mercredi 21 février, de Missak et Mélinée Manouchian, l’historienne Astrig Atamian revient sur l’engagement du couple d’Arménien·nes dans la résistance française et le combat de Mélinée pour faire vivre la mémoire de son mari.
Dans notre mémoire collective, le combat du résistant communiste arménien, Missak Manouchian, contre l’occupant nazi survivait depuis des décennies dans le poème d’Aragon, Strophes pour se souvenir (1955) et dans la chanson L’Affiche rouge, de Léo Ferré (1961). Son combat et celui de sa femme, Mélinée, survivront désormais dans le roman national. Demain, mercredi 21 février, Missak et Mélinée Manouchian entreront au Panthéon.
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Un hommage national, présidé par Emmanuel Macron, quatre-vingts ans précisément après l’exécution au Mont-Valérien par les nazis, de Missak, chef des Francs-tireurs et partisans de la main‑d’œuvre immigrée (FTP-MOI) et de vingt-deux hommes et une femme de son groupe. Jusqu’à sa mort en 1989, Mélinée Manouchian n’aura de cesse de se battre pour faire vivre sa mémoire.
À l’occasion de cette panthéonisation, l’historienne et spécialiste du mouvement communiste arménien en France, Astrig Atamian, coautrice avec les historien·nes Denis Peschanski et Claire Mouradian, du très beau livre Manouchian (Textuel, 2023) revient pour Causette, sur cet événement qui fera date et sur le combat du couple Manouchian.
Causette : Missak et Mélinée Manouchian entreront au Panthéon demain, mercredi 21 février, à l’occasion du 80e anniversaire de l’exécution de vingt-deux résistant·es immigré·es, dont Missak était le chef de file. Qu’en pensez-vous ?
Astrig Atamian : C’est très émouvant, même si une panthéonisation est toujours un acte politique. Il faut savoir que la panthéonisation de Missak et des autres membres de son groupe était d’ailleurs déjà sur la table il y a dix ans pour les 70 ans de l’exécution de Manouchian et de ses camarades. La demande avait[…]