Laïcité à l'école : l'État s'inquiète de l'influence des réseaux sociaux pour contour­ner la loi

Deux récentes notes émanant des services de l'État, consultées par plusieurs médias, révèlent les combines vestimentaires créatives de certain·es musulman·es rigoristes pour enfreindre les règles de la laïcité à l'école.

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Capture d'écran d'une vidéo Tik Tok
d'une jeune fille portant une capuche pour contourner
l'interdiction du voile au sein des établissements scolaires

C'est un tuto large bandeau sur les cheveux + capuche, ou une ceinture pinçant une abaya pour la faire passer pour une blouse. Sur Tik-Tok, s'alarment les services de l'État, des adolescent·es musulman·es tentent de contourner l'interdiction du voile au sein des établissements scolaires. Dans un article publié le 23 septembre, BFM TV révélait que deux notes des services de l'État ont récemment pointé une « stratégie d'entrisme salafo-frériste » à l'œuvre pour « légiférer » les tenues des collégien·nes et lycéen·nes, c'est-à-dire les rendre conformes aux standards islamistes.

La première note, datée du 27 août et rédigée par les renseignements territoriaux, affirme que la mouvance islamiste incite les élèves à porter certains vêtements religieux - qamis pour les garçons, abaya pour les filles -, afin de « contourner l'interdiction faite aux élèves de porter le voile à l'école ». D'après BFM TV, ces mêmes influenceur·euses suggèrent à ces jeunes de trouver des endroits isolés au sein des collèges et lycées (type toilettes) pour faire la prière et les encourage à « conflictualiser les relations » avec le personnel scolaire lorsqu'un incident lié à ces sujets a lieu.

La deuxième note, datée du 16 septembre, a été transmise aux recteur·rices d'académies. Elle indique que lors de la précédente année scolaire, les atteintes à la laïcité ont évolué avec ces qamis et abaya, dont « les familles dénient fréquemment toute dimension religieuse ». Pour faire face à ce problème, les services de l'État proposent « une réponse unifiée » : les chef·fes d'établissement doivent interdire le port de signes ou de tenues ostensiblement religieuses tout comme les tenues et accessoires qui, au premier abord n’ont aucun caractère religieux, mais le deviennent par la volonté de l’élève. Pour apprécier ce caractère volontaire, il est expliqué que, parmi les critères, on trouve le port permanent de ces accessoires et le refus de les enlever.

"Optez pour des cours à distance"

De quoi placer des personnels de l'Éducation nationale désemparé·es et dans une situation très délicate. Car, comme le montre Le Parisien ce 28 septembre, les militant·es religieux·euses relativisent l'importance de l'accès à l'éducation face à la (fausse) obligation du port de tenues « halal ». À une jeune fille qui montrait sur Tik Tok comment faire blouser son abaya pour qu'elle puisse la revêtir dans son établissement, des utilisateur·rices rétorquent : « Si on voit les jambes (le pantalon), ce n'est pas légiféré, faites attention à ne pas égarer des sœurs sans le vouloir. » Ou encore plus radical : « Arrêtez cela et optez pour des cours à distance. »

Au premier trimestre 2022, rapporte Le Parisien, 627 cas d'atteinte à la laïcité ont été recensés dans l'Éducation nationale, ce qui représente une très légère baisse par rapport au trimestre précédent, où 636 cas avaient été recensés.

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