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Gérard Depardieu en 2010 (Wikimedia Commons/Siebbi)

Gérard Depardieu : treize femmes l’accusent de vio­lences sexuelles

Alors que Gérard Depardieu est toujours mis en examen pour « viols », il est désormais mis en cause, dans un article de Mediapart, par treize nouvelles femmes pour des propos sexistes et agressions sexuelles qui auraient eu lieu entre 2004 et 2022. La star du cinéma français dément.

Dans une longue enquête publiée ce mardi 11 avril par Mediapart, l’acteur Gérard Depardieu, déjà mis en examen pour « viols », est accusé par treize nouvelles femmes de violences sexuelles. Entre 2004 et 2022, sur le tournage de onze films, l’acteur aurait été l’auteur de nombreuses agressions sexuelles et aurait tenu de multiples propos sexuels inappropriés. Dans les récits recueillis, les victimes dépeignent un même « mode opératoire ». L’acteur a démenti, par l'intermédiaire de ses avocat·es, « l’ensemble des accusations susceptibles de relever de la loi pénale ».

Depuis 2020, la star du cinéma français est mise en examen suite à la plainte déposée par la comédienne Charlotte Arnould en août 2018. La jeune femme accuse l’acteur de l’avoir violée au domicile parisien de ce dernier, dans un hôtel particulier du 6e arrondissement de la capitale, précise Le Monde.

Ce sont treize femmes - des comédiennes, maquilleuses ou techniciennes - qui évoquent des scènes de violences sexuelles et « affirment avoir subi une main dans leur culotte, à leur entrejambe, à leurs fesses ou bien sur leur poitrine ; des propos sexuels obscènes ». Une figurante du film Big House, alors âgée de 24 ans lorsque le film a été tourné en 2014, raconte ainsi à Mediapart que « sans prévenir, Gérard Depardieu a mis sa main sous [sa] robe, [elle a] senti ses doigts essayer de se faufiler pour atteindre [sa] culotte. [Elle a] repoussé sa main, mais il a continué, il est devenu agressif, il a essayé d’écarter [sa] culotte et de [la] doigter ».

Au fil des récits retranscrits, de nombreuses scènes d’agressions sexuelles sont racontées. « Au moment où le metteur en scène a dit : “Action”, il a attrapé une figurante, qui était en jupe, par les fesses. Elle était très mal », a raconté un membre de l’équipe du film Turf au média d'investigation. Sarah Brooks, comédienne sur la série Netflix Marseille, évoque elle aussi le même genre de scène. « Je dis tout fort : “Il y a Gégé qui met sa main dans mon short.” Il a répondu : “Bah quoi, je pensais que tu voulais réussir dans le cinéma ?” Tout le monde a ri, du coup, il a continué », explique-t-elle dans Mediapart.

Parmi les victimes présumées, seule trois ont, selon Mediapart, « apporté leur témoignage à la justice, mais aucune n’a porté plainte » par peur que « leur parole pèserait peu face au monument du cinéma français » et que leur carrière en sortirait ruinée, précise le média.

Un manque d'écoute des victimes

Les témoignages recueillis par Mediapart font également état d’une véritable inaction de la part des personnes alertées sur les tournages, quand parfois même celle-ci n'ont pas explosé de rire devant les victimes. « On m’a répété : "Vous savez qui il est ? Si vous allez au tribunal, vous ne gagnerez jamais, et vous serez considérée comme une fille qui veut se faire de la publicité" », explique la figurante du tournage de Big House évoquée précédemment. Mediapart a notamment écrit qu'« un élément revient dans les récits, l’asymétrie entre, d’un côté, des femmes souvent jeunes, précaires, débutant leur carrière, et de l’autre, un acteur mondialement connu, dont la seule présence permet parfois de financer le film. » La carrière de l'acteur et l'omerta qui règne dans le cinéma français ont trop souvent servi la cause de l'acteur jugé « intouchable » au détriment des victimes, démontre l'enquête journalitique.

Seul le réalisateur Fabien Onteniente a confirmé à Mediapart avoir interpellé l'acteur sur ses comportements plus qu’inappropriés à l’égard de figurantes victimes de mains aux fesses sur le tournage de Turf. Ce dernier a d'ailleurs déclaré au média d'enquête qu'il n'engagerait plus le comédien en raison de « son comportement avec les femmes » mais aussi de « ses prises de position concernant la Russie et Poutine ».

Contacté par l’intermédiaire de ses avocat·es, Gérard Depardieu n’a pas souhaité répondre aux questions de Mediapart. « Monsieur Depardieu n’entend pas répondre à ce véritable réquisitoire, qui brasse pêle-mêle des sujets très divers dont certains relèvent d’appréciations très subjectives et/ou de jugements moraux », ont répondu ses avocat·es au média d'investigation. « Il dément formellement l’ensemble des accusations susceptibles de relever de la loi pénale », ont-iels ajouté.

À lire aussi I Accusations de viol : la mise en examen de Gérard Depardieu maintenue

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