Résoudre des affaires criminelles restées énigmatiques, c’est l’ambition du pôle judiciaire de Nanterre ouvert en mars 2022. Anatomie d’une structure inédite et unique en France qui se consacre entièrement aux crimes sériels et non élucidés.
Saura-t-on un jour ce qui est arrivé à la famille Méchinaud, dont les quatre membres ont disparu dans la nuit du 24 au 25 décembre 1972 après avoir passé le réveillon chez des proches à Cognac, en Charente ? Aura-t-on un jour la réponse à l’énigme judiciaire de la tuerie de Chevaline, ce quadruple meurtre en Haute-Savoie qui reste non élucidé depuis onze ans ? Trouvera-t-on enfin la trace d’une piste sérieuse dans la disparition de la petite Marion Wagon, 10 ans, évaporée le 14 novembre 1996 sur le court trajet de son école à son domicile d’Agen (Lot-et-Garonne) ?
Autant de questions auxquelles le pôle consacré au "traitement des crimes sériels ou non élucidés", aussi appelés "cold cases*", du tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine), s’attache à répondre depuis sa création, le 1er mars 2022. Installé en banlieue parisienne et créé dans le cadre de "la loi pour la confiance en l’institution judiciaire", ce pôle national a pour objectif de centraliser et de coordonner les efforts de la justice et de relier des affaires disséminées en France. Concrètement, ce sont 222 dossiers d’affaires criminelles non élucidées qui ont été remontés cette année à Nanterre par le biais des parquets régionaux, des services d’enquêtes spécialisés (l’Office central[…]