Dans cette commune de 70 habitant·es du centre de l’Hérault, le conseil municipal, « méprisé dans [son] action, épuisé de ne servir à rien », a démissionné avec fracas. La mairie dirigée par le procédurier Jacky Perez vient, en conséquence, d'être mise sous la tutelle de la préfecture.

Un an à peine après les élections municipales de 2020, les 6 conseiller·ères municipaux·les du village de Villeneuvette dans l’Hérault ont jeté l'éponge. S'assurant tout de même de la bonne tenue du bureau de vote durant les élections départementales et régionales. « Nous voulions rester pour ne pas laisser Jacky Perez seul aux commandes, avoue Laurence Arsac, éducatrice spécialisée. Mais, avec le système qu'il a mis en place, malgré toutes nos tentatives, nous n'avions pas la possibilité de faire ce pour quoi nous avons été élus. Chacune de nos initiatives, toujours dans le cadre de notre délégation, était censurée, ou jamais actée. En plus de ne servir à rien, nous avons atteint notre seuil de tolérance psychologique. Nous avons préféré démissionner avant qu'il n'ait la jouissance de nous y contraindre, invoquant une faute quelconque devant le tribunal administratif, comme il nous en a menacé. »
Trois conseillères ont donc remis par courrier leur démission à la secrétaire de mairie vendredi 18 juinet. Aude Lorgeril a porté la sienne lundi 21 juin. Celle des deux premiers adjoints, Cédric Mayaud et Véronique Chevalier, sera entérinée au lendemain du second tour, en accord avec le sous-préfet de l'Hérault, Jean-François Moniotte. Plus qu'un constat d'échec – il et elles ont le sentiment d'avoir fait tout leur possible – c'est le soulagement qui prime pour les membres du conseil. Dans les rues du village où Jacky Perez ne montre plus que rarement le bout de son nez, préférant son bureau à la mairie ou ses déplacements à l'extérieur, les avis sont mitigés : « La stratégie annoncée et qui avait notre soutien, était de tenir bon, puis de refuser à nouveau le vote du budget. Des élections anticipées auraient fini par avoir lieu et un nouveau conseil aurait lui aussi refusé de voter le budget. À force, le maire serait parti » juge une habitante.
Ce qui est certain, c'est que ces derniers temps, Jacky Perez se fait discret. On ne le croise plus dans les rues ou les trois commerces de Villeneuvette, on le dit enfermé dans son bureau municipal, accessible uniquement sur rendez-vous mais souvent en rendez-vous extérieurs au village. Toujours selon des habitant·es, dont certain·es l'ont connu lors qu'il était commerçant, « Jacky Perez a un besoin viscéral, maladif pourrait-on dire, de reconnaissance sociale. Sa carrière d'entrepreneur est tout sauf réussie, et là, en étant maire d'un village de 70 habitants, il a un statut, il est enfin quelqu'un. »

Tout avait pourtant commencé comme une belle histoire. Fin 2019, des habitant·es de ce village classé aux Monuments historiques, s’émeuvent de la[…]