Il y a quarante ans, la Marche pour l’égalité et contre le racisme, souvent renommée "Marche des Beurs", soulevait l’espoir de toute une génération. Mais faute de se structurer, le mouvement s’éteindra. Et c’est SOS Racisme, association satellite du PS, qui en tirera avantage, sous le regard désabusé des marcheurs et marcheuses historiques.
Ce samedi 15 octobre 1983, ils·elles sont une trentaine à se retrouver à la Cayolle, une cité déshéritée de Marseille. Enfants d’immigré·es maghrébin·es ou militant·es antiracistes, ils·elles ont entrepris de marcher jusqu’à la capitale pour réclamer un accès juste au logement, au travail et, surtout, la fin des crimes racistes. Car l’époque, marquée par la désindustrialisation et la montée du Front national, voit s’exprimer un racisme décomplexé. « Il faut se rappeler qu’à cette période, dans les quartiers populaires, c’est presque un jeune Maghrébin par mois qui se fait tuer [par la police ou par un riverain, ndlr][…]