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Photo : Martin Chang / Sipa press

“4 mois par parent, à prendre en même temps ou suc­ces­si­ve­ment” : Aurore Bergé dévoile les contours du futur congé de naissance

[INFO CAUSETTE] Quatre mois pour chaque parent, à prendre en même temps ou successivement, dans la première année de l’enfant : la ministre de l’Égalité femme-homme a détaillé à Causette les modalités du futur congé de naissance, qui remplacera bientôt l’actuel congé parental.

On savait qu’il entrerait en vigueur en 2025, qu’il serait “plus court” et “mieux rémunéré” que l’actuel congé parental. Dans un entretien à Causette, à paraître le vendredi 8 mars, Aurore Bergé a dévoilé plus précisément les modalités du futur “congé de naissance” annoncé par le Président Macron. “Ce congé sera de quatre mois pour chaque parent, en plus du congé maternité [soit dix semaines post-naissance, ndlr] et du congé paternité ou second parent [vingt-huit jours]”, explique la ministre. “Vous pourrez le prendre en même temps ou successivement, à temps plein ou à temps partiel. Donc vous pourrez, par exemple, reprendre votre activité et vous arrêter un peu plus tard. Ou choisir de reprendre une activité professionnelle trois jours par semaine et de vous arrêter deux jours. Ce sera de droit”, détaille-t-elle.

Ce congé, qui pourra être pris “pendant la première année de l’enfant”, ne fera plus l’objet d’une allocation (actuellement de 428,71 euros par mois pour un congé à temps plein), mais d’une indemnité journalière indexée sur le salaire, “avec un plafond d’indemnisation à 1 800 euros par mois”, précise la ministre. En janvier, le gouvernement avait fait savoir que les employeurs pourraient compléter cette indemnisation afin d’atteindre 100 % de la rémunération. Un volet qui devra faire l’objet de négociations avec les partenaires sociaux.

“Le congé parental a surtout éloigné les femmes du marché du travail”

En 2014, le congé parental avait été réformé pour permettre un meilleur partage entre les parents et davantage d’égalité professionnelle. Mais il n’a pas eu les bénéfices escomptés : aujourd’hui, ce sont 14 % des mères qui prennent un congé parental à temps plein, contre seulement 0,8 % des pères. “Il faut être lucide : pendant des années, on a eu un congé parental de deux à trois ans, qui a surtout éloigné les femmes du marché du travail faute de modes de garde adaptés”, estime la ministre.

Mais dans le contexte actuel, où il n’existe aucun mode de garde pour 40 % des enfants de moins de 3 ans et où manquent 200 000 places en crèches, la durée réduite de ce nouveau congé de naissance pose, elle aussi, de sérieuses questions. Au premier anniversaire de l’enfant, et sans possibilité d’accéder à un mode de garde, quelles seront les conséquences pour les femmes ? Car, aujourd’hui, quand les parents n’ont pas d’autre solution que de garder eux-mêmes leur enfant, “c’est plus souvent la mère qui quitte son emploi”, rappelle la Drees.

Alors, à défaut d’être mal indemnisées – mais néanmoins protégées – dans le cadre de l’actuel congé parental, les femmes seront-elles contraintes de démissionner une fois le “congé de naissance” arrivé à son terme ? “On travaille en même temps sur les modes de garde”, assure Aurore Bergé. “Si on attend de se dire qu’il faut que 100 % des modes de garde soient couverts pour lancer la réforme du congé parental, vous ne la lancez jamais. Donc, il faut qu’on avance de concert, y compris sur la question de l’égalité économique et professionnelle, pour faire en sorte que, si se pose la question de qui doit s’arrêter, ça ne soit pas nécessairement la mère.” 

Lire aussi I Congé de naissance : bonne nouvelle ou grosse arnaque ?

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