Fleur Godart, prê­tresse du vin naturel

Depuis plus de dix ans, elle sillonne la France – et au-​delà – à la recherche<brdes meilleurs vins natu­rels. Grossiste, elle les vend ensuite aux cavistes et aux restaurateur·rices via son entre­prise Vins et Volailles. Conteuse née, elle parle des vins avec la poé­sie des passionné·es. Tout en lut­tant sans relâche, et non sans humour, contre le sexisme du milieu. 

lle parle du café comme elle parle des vins. Par images et par sen­sa­tions. Quand elle vous en sert un sur la table de sa mai­son de poche qui « res­semble à une cabane », à Saint-​Ouen, toute proche ban­lieue de Paris, elle dit de lui : « C’est un café qui fait la roue d’un point de vue aro­ma­tique. Comme un paon. » Et, sou­dain, les cou­leurs flam­boyantes se déploient dans votre palais. Elle s’intéresse depuis peu à ce savou­reux breu­vage : « C’est un pro­duit fer­men­té, comme le vin », rappelle-​t-​elle. Quand elle parle du maca­beu, un vin blanc sec créé par Michaël Georget, viti­cul­teur à Laroque-​des-​Albères, dans les Pyrénées-​Orientales, elle déroule avec la même poé­sie : « Un goût de foin frais et de plume. Un peu doux, gras, et comme si tu sen­tais le relief de peau de l’agrume dans ton nez. » On ne sait pas vous, mais nous, on y est. 

saint ouen le 2 juillet 2021. portrait de flore godart
© Marie Rouge

Et de pour­suivre : « Michaël, c’est un bon­homme tout petit avec une tête de Gitan. Il a gran­di dans une cara­vane et, à 11 ans, fas­ci­né par son voi­sin qui culti­vait, il s’est ren­du compte qu’il vou­lait faire du vin. Il a appris avec lui. Aujourd’hui, son savoir est colos­sal et sa sen­si­bi­li­té, totale. » Fleur Godart parle des vins qu’elle aime avec une sen­sua­li­té et une gour­man­dise com­mu­ni­ca­tives. Et raconte l’histoire de celles et ceux qui les éla­borent avec un sens cer­tain du détail et de la mise en scène. « Pour chaque bou­teille, elle a un sto­ry­tel­ling de ouf ! Du coup, tu ne bois pas les vins de la même façon. On sait qui l’a fabri­qué et avec quel amour ! Sa sélec­tion est hyper inté­res­sante. On sent des vins très vivants, à son image », décrit le comé­dien et mili­tant Océan, bon ami de Fleur. 

Jongler avec les aléas

Derrière ces crus, il y a par exemple François Saint-​Lô, à Berrie, dans la Vienne, qui avec ses quinze potes « qui ont tous et toutes des têtes de punks à chiens du G20 » a reta­pé une cave tro­glo­dy­tique lais­sée à l’abandon où il confec­tionne désor­mais son vin. « François, il fait des cerfs-​volants avec du caber­net franc. » Encore une pun­chline godar­tienne ! Fleur peut aus­si pas­ser des heures à vous[…]

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