Les liens complexes entre sexe et nourriture se découvrent parfois crûment, à la lumière de l’aliénation, de la souffrance ou de l’enfermement. Distordus, altérés, ils apparaissent alors dans les expressions artistiques que les malades s’approprient. C’est le cas de Constance Schwartzlin-Berberat, schizophrène et gourmande.
« Recette de flancs doux tellement changés qu’ils en sont méconnaissables… Ils sont moulus fins faits par la papillote à la crème ou à la rose… ou au coquelicot… » C’est ainsi, en recopiant de mémoire des recettes de cuisine, que Constance use le temps. Le temps abyssal qui s’écoule si lentement à l’hôpital psychiatrique de la Waldau, aux environs de Berne, où elle est internée pour schizophrénie.
Privée de tendresse, de présences amies, d’amour et de liberté, Constance Schwartzlin-Berberat est irrémédiablement[…]