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© Alexander Sinn

HER, l’application de ren­contre pour les femmes de la com­mu­nau­té LGBTQIA+

En créant, il y a six ans, l’application HER, Robyn Exton a offert aux femmes de la communauté LGBTQIA+ une application de rencontre qui leur est entièrement dédiée.

Pour Lou, qui avait testé Tinder ou Bumble avant HER, cette application est comme un refuge hors des sentiers battus hétéro-cisgenre : « J’ai rencontré mon ex sur cette application. Ça a duré plus d’un an et demi. Aujourd’hui, je suis restée très proche d’elle. » Pour cette belle histoire, Lou peut dire merci à Robyn Exton. La fondatrice de HER en avait marre de se faire avoir chaque fois qu’elle se rendait sur une application de rencontre. Trop souvent, elle devait ruser pour déceler si les profils étaient bien ceux d’une femme et pas d’« un homme qui se faisait passer pour une femme parce qu’il voulait faire un plan à trois avec sa copine, plaisante-t-elle au micro de Causette. Une fois, sur une appli pour personnes gay, au moment de remplir mon profil, on m’a demandé mon niveau de pilosité… ». C’est avec ce genre de mésaventure en tête qu’elle décide de créer une application de rencontre à destination des femmes et de la communauté LGBTQIA+. HER est lancée en 2015. Six ans après, la plateforme aux 7 millions d’utilisateur·trices a surtout été plébiscitée par les femmes de la communauté, qui représentent 98 % des membres.

Dans la forme, pas beaucoup de différences avec Tinder, Grindr ou Bumble : on swipe à droite si on aime la photo et la description de la personne, à gauche si ce n’est pas le cas. Mais avec les applications créées par des hommes, personne ne sait qui like qui, avant que les deux n’aient dit oui. Problème : « Les femmes, en général, ne disent pas oui à beaucoup de profils sur les sites de rencontres. Elles sont bien plus sélectives », détaille Robyn Exton pour Causette. 98 % des personnes présentent sur HER s’identifient comme des femmes. Il a donc fallu s’adapter : « On permet de voir directement qui les ont likées»

De quoi élargir le champ des possibles. « Ce n’est pas très agréable quand tu es sur une application et que ce sont toujours les mêmes profils qui apparaissent. C’est un gros point positif pour notre communauté LGBT que d’avoir des options, de ne pas avoir le sentiment que tu es déjà sortie avec toutes les lesbiennes de ta ville… » Mais qui dit succès, dit haters en embuscade. Ces personnes mal intentionnées tiennent des propos haineux, parfois violents, à l’égard des utilisateur·trices. Pour lutter contre ce fléau, qui existe sur toutes les applications de rencontres, la fondatrice dispose d’une armada de bots qui analysent et détectent les profils qui ne semblent pas réels. Et une équipe d’humains qui effectuent plus ou moins le même job. Mais le filtre le plus efficace ? « Les utilisateurs eux-mêmes. Il arrive que le débat s’engage, notamment pour expliquer aux haters en quoi ces propos sont insultants. »

Plus qu'une appli de dating : une communauté

L’esprit de communauté est très présent sur HER et relève, là aussi, d’une volonté de sa fondatrice. Aussi, l’application n’est pas seulement faite pour trouver l’amour, mais se veut « dating and social app ». Le but de Robyn Exton, au-delà de jouer les Cupidon 2.0., était de créer une grande communauté. Il est donc possible d’ajouter les gens en amis, comme sur Facebook. D’ailleurs, 25 % des interactions commencent par une demande d’amitié. Les onglets « Mon feed », « Communautés », « Événements » permettent d’être tenu·es au courant d’événements LGBTQI+ qui se tiennent dans la région.

Évidemment, pandémie oblige, ces manifestation ne se font aujourd’hui plus que par visio. Il s’en est tenu 340 depuis le début de la crise sanitaire, à raison de trois ou quatre par mois. « Du speed dating au yoga, toute sorte de conférences sont organisées, avec toujours le même but : rassembler les membres et créer une communauté », décrit-elle. Mais c’est à peu près la seule chose que le Covid-19 a changée dans la façon dont les utilisateurs·trices de HER utilisent l’appli. « On s’est rendu compte que les femmes queers étaient “nées” pour dater pendant une pandémie. Tous nos comportements habituels nous permettent de nous épanouir : les relations à distance, beaucoup de discussions en ligne, beaucoup d’intimité émotionnelle avant de développer une relation en personne. Tout ce qu’on fait, c’est communiquer sur les dangers de se rencontrer en vrai en ce moment. »

À en croire les principal·es intéressé·es, les promesses sont tenues. Pour Clémence : « Je me rends compte que c’est une bonne appli pour des rencontres. Mais qui dit application dit également failles, dans le sens où il y a quelques faux profils et des gens mal intentionnés. » Pour Lou, « HER est une application bien plus militante sur le fond et sur la forme. Il y a beaucoup plus de diversité : des femmes racisées, des femmes transgenres, des femmes aux physiques considérés moins “dans la norme”. Et puis ça n’arrive quasiment jamais qu’on te propose des profils de mecs, ce qui est récurrent sur d’autres applications. »

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