Pour celles et ceux à la bourre sur leurs cadeaux de Noël, voici une sélection de dernière minute, par la rédac web.
100 œuvres culte à connaître quand on est féministe
Au premier abord, il semble n’y avoir rien de commun entre le classique du cinéma Titanic, Le génie lesbien d’Alice Coffin, la série mythique des années 90 Buffy contre les vampires et le film La revanche d’une blonde. Et pourtant, cet ensemble disparate fait partie des 100 œuvres culte à connaître quand on est féministe, inspiré du podcast Quoi de meuf et publié en cette fin d’année aux éditions Marabout. Romans, essais, photographies, peintures, films et séries : les cent œuvres sélectionnées ici abordent toutes, à leur manière, des questions liées à la place et au rôle des femmes dans notre société.
L’épineuse question à laquelle les cinq autrices et chroniqueuses du podcast Quoi de meuf ont cherché à répondre est : Qu’est-ce qu’une œuvre féministe ? Et est-il encore possible de chérir des œuvres imparfaites ou datées ? Pour tenter d’y voir clair, Clémentine Gallot, Emeline Amétis, Kaoutar Harchi, Anne-Laure Pineau et Pauline Verduzier ont donc réévalué les œuvres qui ont nourri leur féminisme sous le prisme d’une relecture contemporaine qui en appréhende désormais les limites. En résulte un superbe recueil où se mêlent classiques de la cause et pépites insolites. Un ouvrage aussi pertinent que réjouissant. A.T.
100 œuvres culte à connaître quand on est féministe, de Clémentine Gallot, Emeline Amétis, Kaoutar Harchi, Anne-Laure Pineau et Pauline Verduzier. Ed Marabout. 2021. 19,90 euros.
Plantes et jardins de sorcières
Encore un livre qui parle de sorcières ? Oui, mais celui-ci est particulièrement beau, avec ses reproductions de planches d’ouvrages botaniques du XIXème siècle et d'enluminures médiévales. Écrit par la journaliste britannique Sandra Lawrence, Plantes et jardins de sorcières compile un ensemble de croyances et de savoirs ancestraux sur le pouvoir des plantes présentes sous nos latitudes européennes. On y apprend que la grande ciguë qu’ajoutent les sorcières de Macbeth dans leur chaudron, hautement toxique, est un classique de la nécromancie, cette pratique de divination par l’évocation des morts. Mais encore que des cataplasmes de souci sont efficaces (si si) pour attirer dans vos filets l’homme de votre choix – mais il faudra penser à glisser une de ces fleurs dans votre bouquet de mariée pour que l’élu demeure.
Ce qui est fascinant là-dedans, c’est de penser que nos savoirs médicinaux se sont forgés grâce à la plus ou moins bonne intuition de nos ancêtres sorcières, leur sens de l’observation, mais aussi leur goût du risque. Quelle est donc la première femme qui a eu la (mauvaise) idée de tenter de s’avorter avec une botte de persil dans le vagin et comment en est-elle arrivée à cette résolution ? A.C.
Plantes et jardin de sorcières, de Sandra Lawrence, éditions Solar, 2021, 15,95 euros
Ne m’oublie pas
Pour son premier plongeon dans le bain de la bande dessinée, Alix Garin n’a pas choisi un sujet évident. Son héroïne Clémence est désespérée de voir sa grand-mère, atteinte par la maladie d’Alzheimer, dépérir dans sa maison de retraite. Elle décide alors de la kidnapper pour lui faire vivre une dernière aventure. En emmenant sa « Mamycha » revoir une dernière fois la maison de son enfance, Clémence retissera, au fil de la route, les liens de sa famille sur trois générations.
Avec Ne m’oublie pas, Alix Garin signe, à seulement 23 ans, un premier roman graphique sur une échappée belle aussi drôle que émouvante. D’un trait léger, l’autrice belge offre un autre regard sur le déclin et la perte de mémoire des gens qu’on aime. Un plongeon réussi car en s’inspirant de sa propre histoire, Alix Garin a remporté en juillet dernier le prix France culture BD des étudiants 2021. Une distinction amplement méritée pour un écrin de douceur et de nostalgie. A.T.
Ne m’oublie pas, d’Alix Garin. Ed Le Lombard. 2021. 22,50 euros.
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