Isabelle Eberhardt, la chro­ni­queuse du désert

Son atta­che­ment à l’Algérie et son adop­tion à l’islam ont nour­ri beau­coup de fan­tasmes et de légendes. Personnage énig­ma­tique dont la dis­pa­ri­tion pré­ma­tu­rée a contri­bué à ren­for­cer l’aura, Isabelle Eberhardt, repor­ter, écri­vaine, fas­cine aujourd’hui encore par son anti­con­for­misme et sa soif de liberté.

isabelle eberhardt swiss cross dresser and writer
Isabelle Eberhardt, vers 1899, por­tant un cos­tume arabe pour homme.
© Science History Images/​Alamy Stock Photo

Comment ne pas être tou­ché par le des­tin tra­gique d’Isabelle Eberhardt, une des pre­mières femmes repor­ters de guerre, fau­chée à 27 ans par une crue de l’oued d’Aïn Sefra, dans le nord-​ouest de l’Algérie, aux portes du désert ? De cette écri­vaine, qui aura fait de cette autre rive de la Méditerranée sa terre d’adoption, il reste de pas­sion­nants écrits et une poi­gnée de pho­tos. Sur l’une d’entre elles, elle pose en tenue tra­di­tion­nelle dra­pée dans un bur­nous, ce long man­teau en laine avec capuche, le crâne rasé, coif­fée d’une ché­chia. Une tenue mas­cu­line avec laquelle elle a sillon­né les routes d’Afrique du Nord, se gor­geant de pay­sages pour ten­ter d’étancher sa soif de liber­té et d’absolu. « Comme tou­jours en route, dans le désert, je sens un grand calme des­cendre en mon âme. Je ne regrette rien, je ne désire rien, je suis heu­reuse », confie-​t-​elle dans Écrits sur le sable.

Fille illé­gi­time de Natalia de Moerder (née Eberhardt), une aris­to­crate, et d’Alexandre Trofimovsky, un anar­chiste, tous deux réfu­giés russes, Isabelle Eberhardt naît à Genève le 17 février 1877. Son acte de nais­sance ne sti­pule que le nom de sa mère, d’où le voile de mys­tère qui nim­be­ra long­temps sa filia­tion. Certains auteurs pré­ten­dront même qu’elle serait la fille du poète Arthur Rimbaud. Soucieux du qu’en-dira-t-on de la bonne socié­té tsa­riste, Natalia et Alexandre décident de res­ter en Suisse et s’installent à Meyrin avec les autres[…]

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