L’illustratrice espagnole Núria Tamarit nous revient avec La Louve boréale, une BD dans laquelle on retrouve son style immédiatement reconnaissable, fait de personnages aux petits yeux-boutons et d’une généreuse palette chromatique.
Il y a deux ans, son trait faussement naïf illuminait Géante, un conte féministe remarqué et scénarisé par Jean-Christophe Deveney. L’illustratrice espagnole Núria Tamarit nous revient seule avec La Louve boréale, une BD dans laquelle on retrouve son style immédiatement reconnaissable, fait de personnages aux petits yeux-
boutons et d’une généreuse palette chromatique (elle est sa propre coloriste).
Cette fois, la bédéiste nous embarque dans ce qu’on devine être le Grand Nord américain, à la suite de Joana, une jeune femme qui laisse derrière elle une tragédie familiale et cherche à rejoindre une expédition d’orpailleurs pour repartir à zéro. Mais elle sera vite rattrapée par la violence des hommes, chercheurs d’or aveugles à leur environnement. Cette histoire nourrie d’écoféminisme évoque la nature sauvage des romans de Jack London comme les mythologies japonaises, avec ces doubles pages chatoyantes aux allures d’estampes. Sans oublier cette grande silhouette de louve, qui traverse les cases pour mieux surgir, allégorie d’une nature révoltée. Envoûtant.
La Louve boréale, de Núria Tamarit. éd. Sarbacane, 216 pages, 28 euros. Sortie le 4 mai.
