“A Pink sto­ry” : l’histoire de la culture LBGTQI+ bri­tan­nique en BD

C'est sur plus de 300 pages de bandes dessinées que la dessinatrice Kate Charlesworth retrace l’histoire de la culture queer au Royaume-Uni. Aux rappels historiques se mêlent une autobiographie qui retrace toutes les étapes de sa vie : de son enfance à son coming-out, jusqu'à son mariage.

Sous-titrée manuel LGTBQI+, A Pink story est avant tout une autobiographie attendrissante de la dessinatrice humoristique Kate Charlesworth. Née en 1950 dans le Yorkshire en Angleterre, elle comprend très jeune qu’elle n’est pas comme les autres petites filles, qu’elle préfère les épées aux poupées.

Une encyclopédie de la culture queer britannique
9782203216501

En parallèle de sa vie, Kate Charlesworth raconte dans les grandes lignes les différentes avancées qu’a connues la communauté queer au Royaume-Uni. En 1950, à sa naissance, les relations homosexuelles masculines sont toujours criminalisées. La dessinatrice raconte l’histoire d’Alan Turing, mathématicien de génie qui avait contribué à la victoire des alliées durant la Seconde Guerre mondiale deux ans plus tôt en perçant les codes de la machine Enigma. Ce héros de guerre se suicide en 1954 après une condamnation pour homosexualité et après avoir subi une castration chimique. Ce destin tragique n’est pas isolé dans l’histoire et Kate Charlesworth raconte les vies de plusieurs autres personnalités qui ont subi l'homophobie ambiante pendant des années. Au fil de cette bande dessinée, les lecteur·rices avancent en même temps que la jeune Kate Charlesworth, qui découvre la culture queer : son vocabulaire, son art, ses icônes. Des drag-queens aux chanteur·euses, c’est une histoire riche et imagée que raconte l'illustratrice britannique. Malgré les nombreuses avancées pour la communauté LGBTQI+, Kate Charlesworth aimerait, à travers A Pink story, rappeler que le combat n’est pas terminé. À la fin de son ouvrage, elle expose les dernières dates importantes pour la communauté queer dans le monde, comme la décriminalisation de l’homosexualité en Inde survenue seulement en 2018. Sur cette page figure aussi la liste noire des pays où l’homosexualité est toujours passible de la peine de mort.

Une autobiographie pleine de sincérité

En 1971, à 21 ans elle contacte le magazine Arena Three, crée par des lesbiennes pour des lesbiennes. En reproduisant la lettre qu’elle leur adresse - qui marque la première fois qu’elle se revendique en tant que personne homosexuelle - on vit de concert la gêne et le stress qu’elle a ressentis en l'écrivant. Et Kate Charlesworth n’oublie jamais d’ajouter une pointe l’humour à ce récit sincère. Ainsi, lorsqu’elle s’imagine la militante d’Arena Three qu’elle s'apprête à renconter, la jeune femme de l’époque dessine dans sa tête le parfait stéréotype de la lesbienne : « Je parie que c’est une camionneuse… et qu’elle est très grosse. » Sa bande dessinée est aussi parsemée de moments plus difficiles. Lorsqu’en 1972, elle fait son coming-out à ses parents, elle décrit la colère de sa mère mais aussi le discours bienveillant de son père. L’histoire se poursuit jusqu’en 2019, où on retrouve Kate installée avec son épouse, Dianne. L'heure est aux souvenirs. Cette rétrospective lui permet de comprendre que sans le savoir, elle a probablement été entourée depuis son plus jeune âge par des personnes queer qui n’ont pas pu exprimer leur sexualité ou leur identité de genre librement à cause du contexte de l’époque.


Finalement, cet ouvrage est un hommage à celles et ceux qui ont permis aux droits des personnes LGBTQI+ d’avancer et un rappel à la nouvelle génération que la lutte n’est pas terminée.

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